Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
L’ESCALIER ET LE BONHOMME DE LUMIÈRE
L’ESCALIER ET LE BONHOMME DE LUMIÈRE

L’ESCALIER ET LE BONHOMME DE LUMIÈRE

Les marches sont irrégulières. Des fois si hautes que je dois m’aider de mes mains pour les passer, des fois si peu que nous en enjambons deux ou trois d’un seul pas. Devhinn m’indique ne pas en voir la fin. Je sais toutefois qu’il s’agit de la bonne direction. Les battements sont en rythme avec ceux de mon cœur, et gagnent en puissance à chaque pas. Ils me font vibrer jusqu’au plus profond de mon corps. Je suis la seule à les ressentir. Et même si je m’y accroche, persuadée qu’Ombre se trouve au bout, la fatigue s’appesantit de plus en plus sur mes épaules.

Un éclat de lumière attire mon regard et toute mon attention. Je devine avant même d’avoir besoin d’y réfléchir qu’il s’agit encore d’une hallucination. D’une vision comme j’en ai tant eu avant. La forme se précise et s’approche. C’est un petit bonhomme de lumière, doux et bleuté, qui s’avance en flottant. Il regarde ailleurs. Sa trajectoire zigzague un peu. Il finit par me voir. Je lui adresse un petit signe de la main qu’Un gars ne peut pas voir, marchant devant moi. Il me répond de même et s’approche encore pour venir me flotter autour. Je n’ai pas arrêté d’avancer sur les marches. Je murmure :

—Salut toi.

En réponse, il secoue sa tête et fait virevolter ses mèches courtes. Je n’avais jamais eu des hallucinations en restant consciente jusqu’à maintenant. Je ne sais pas si je dois me réjouir ou non de cette évolution. Avant que je ne tranche la question, il tourne soudain la tête, en direction d’un bruit que je n’ai pas entendu la première fois.

—Tu viens Edel ?

Manifestement, mon visiteur – Edel – est attendu ailleurs. Il s’éloigne vers le son, dans le néant à mes yeux, en m’adressant un petit au revoir. Sa lumière s’amenuise petit à petit jusqu’à ce que l’obscurité reprenne ses droits autour de moi.

Nous marchons encore, et encore. Je suis sur le point de raconter ce qu’il vient de m’arriver à Devhinn quand celui-ci parle en premier :

—Tiens bon, on arrive ! Je vois le bout.

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