Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DE L’ÉTERNEL REPOS
LA PIÈCE DE L’ÉTERNEL REPOS

LA PIÈCE DE L’ÉTERNEL REPOS

L’Elfe sans Nom as L’Elfe sans Nom

À bout de souffle, je me plaque contre une vielle porte en bois, toute craquelée. Je l’ouvre de quelques centimètres, et je vois une bibliothèque accueillante, qui contient de beaux fauteuils en cuir moelleux. La pièce est remplie d’une lumière dorée. Au mur, une horloge.
Je n’hésite pas une seconde, et j’entre. La porte se referme derrière moi, mais je n’y prête pas attention.
Épuisée, je m’avachis dans l’un des fauteuils de la salle, et ferme les yeux quelques instants. L’horloge indique 23h59.
Je me réveille un peu plus tard. Il est minuit. Apparement, j’ai dormi une minute, je pensais plus.
Tiens! Un miroir! Je ne l’avais pas vu! Cela fait longtemps que je ne me suis pas regardé dans la glace! Je rejoins rapidement l’emplacement de ce miroir, et regarde dedans.
Je vois une jeune fille pale aux oreilles pointues et aux longs cheveux noirs. Elle est endormie dans le fauteuil ou j’étais il y a un instant.
Je le retourne, paniquée. Il n’y a personne.
Je regarde de nouveau dans le miroir, et la fille est toujours là. Je l’approche, et réalise que c’est… Moi.
Quel est ce miroir? A-t-il le pouvoir de représenter le passé?
Ah! Oui, en effet! Sur le miroir, je vois que l’horloge indique 23h59. C’est donc moi il y a une minute.
Je sursaute. Un nouveau personnage s’est ajouté au tableau: un grand homme, vêtu d’une cape noire complétée par un capuchon noir lui aussi qui cache son visage. Il tiens… Une faux à la main. Dans le miroir, l’horloge viens de passer à minuit. L’homme en noir n’est plus là. La jeune fille disparaît peu à peu, et une silhouette presque transparente sors du fauteuil. Elle regarde l’horloge, puis s’approche de moi. Elle est toujours dans le miroir. La silhouette m’observe, puis tourne la tête, et me regarde à nouveau. Elle semble comprendre quelque chose.
Prise d’un doute, je regarde mes pieds.
Ils sont transparents, on les distingue à peine. Mes jambes et mes bras aussi.
Paniquée, je touche mon visage. On dirait qu’il est moins… Consistant qu’avant!
Je comprends enfin.
Je suis l’Elfe sans Nom, et je viens de mourir dans la pièce de l’éternel repos, condamnée à rester éternellement fantôme prisonnière d’un château sans fin.

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