Pièce n°287
Écrite par Madame La Folle
En sortant par une porte dissimulée derrière le laboratoire photographique, je mis la photo développée précédemment dans ma besace extensible de l’intérieur puis je sortis le couteau de cristal offert par feu mon père peu avant sa mort. Je le gardai bien au chaud dans ma main gauche, il valait mieux prendre mes précautions car on ne pouvait jamais savoir où nous menaient les portes dans le château aux cent mille pièces. J’eu la surprise (comment pourrait-il en être autrement ?) de me trouver dans une immense bibliothèque. Elle était vraiment imposante, lumineuse, et paraissait confortable car elle était pourvue de petits salons réservés aux lecteurs (euh…Non aucun lecteur en vue bizarrement) avec des fauteuils rouges en velours, des tapis épais et des gerbes de flammes ronflaient tranquillement dans leurs âtres. Les rayonnages croulaient de manuscrits émeraude, rubis et or qui donnaient envie d’être lus. Face à moi se trouvait le catalogue de la bibliothèque que j’ouvrai sur le champ avant de remarquer avec un étonnement grandissant un bébé assis par terre, les jambes écartées avec un hochet dans la main. Dès qu’il me remarqua également, il se mît à pousser un braillement sortant tout droit du plus profond de son gosier pour aller vriller mes pauvres tympans heureusement endurcis. C’était un véritable cauchemar. Le bambin hurlait et bavais et émettait un surplus de mucus dégoulinant. C’était un spectacle répugnant, d’autant plus que je vis apparaître de derrière le catalogue un autre nourrisson, aussi dégoûtant que le premier mais plutôt au niveau du vomi qui imprégnait sa salopette marron en velours. Un troisième puis un quatrième bébé arrivèrent en étalant toutes les productions les plus répugnants du corps humain par terre. L’horreur me submergea : j’étais cernée par l’ennemi. Sans réfléchir, je couru droit vers l’un des coins de la bibliothèque, sautant au dessus du sixième et du septième nourrisson qui venaient encore de sortir de nulle part. Je cherchais une issue lorsqu’un livre attira mon attention. Il était noir avec des inscriptions dorée et je m’en emparai immédiatement. Je déchiffrai la couverture sans mal : « Cent mille passages secrets ». Fort aise de cette découverte, je cherchai alors la page qui m’intéressait. Elle s’intitulait : « Toutes les bibliothèques ont des passages cachés ». Je parcourais la page depuis dix seconde lorsqu’un des stupides petits êtres m’attaqua la jambe. Il me regarda d’un œil fourbe puis d’un coup violent, m’enfonça les dents dans la jambe. Je réprimai un juron de douleur. Je jetai un œil à la page ouverte avant de comprendre que la sortie se trouvait être la bibliothèque derrière moi. Il fallait s’appuyer sur la partie gauche pour ouvrir un panneau pivotant, ce que je fis immédiatement et passai de l’autre côté du mur, dans la pièce suivante…