skye as skye
Dès que j’entrai dans la pièce, je fus aveuglée par la lumière blafarde du plafonnier. Une fois que mes yeux se furent habitués à la luminosité de la pièce, je pus en distinguer les contours plus précisément. Il y avait une grande table très moderne, transparente avec un pied blanc. Les chaises étaient aussi blanches, et un bar séparait le salon du coin cuisine. La cuisine, j’y venait : toute en modernité aussi, comme le reste de la pièce, le genre de cuisine qu’on utilise dans une pub pour détergent. Dans cette pièce sereine, une famille ( ça, ça se voyait au premier regard ) typique s’apprêtait à dîner. Je dis bien «typique», car tout cela semblait énormément cliché. Toute la famille était attablée autour de la table, ou presque, la mère était au fourneaux -si on peut appeler ces monstres de technologie «fourneaux»…- et attendait le repas que la mère était en train de préparer. Famille réellement typique, père-mère-fille-fils. La fille était sur son portable, sûrement en train de lire ses SMS, le fils, presque les pieds sur la table, jouait sur un jeu violent non identifié, d’où sortait des «aïe, ouch, bing, bong», et le père, les coudes sur la table, lisait le journal. -je vous paris ce que vous voulez que c’était les pages sportives !-. Moi, de la où j’étais, -c’est à dire, cachée derrière la porte-, cette scène me paraissait iréelle, c’était peut-être dû à la lumière… Ne tenant pas à me faire remarquer, je refermais la porte derrière moi, afin de continuer mon périple dans cet étrange château.