Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE LIVRE
LA PIÈCE LIVRE

LA PIÈCE LIVRE

Pièce n°397

La Mistinguette as La Mistinguette

… Ou plutôt,je ne vit que du noir. Intriguée je penchais ma tête dans l’ouverture de la porte. Toujours noir. Je finis par pénétrer à l’intérieur et…

Vide.

Je tombe.
Je tombe.
Je tombe.

Encore et encore.

Depuis combien de temps.

Une seconde ?
Une minute ?
Une journée ?
Un an ?

Je ne sais pas. Je ne sais plus. On se croirai dans un livre…
Dans Alice au pays des merveilles.

Sauf que là, il n’y a pas de marmelade à l’orange, ni de chaises ou d’horloge.

Juste le vide. Et le noir.

Et enfin, j’atteris. Sur un sol étrange, assez dur mais en même temps souple. Ici, il y a de la lumière et mes yeux papillonnent avant d’enfin retrouver une vue normale.
Je n’arrive même plus à être surprise par ce que je vois.
Je suis apparemment assise [affalée] sur un livre.
La pièce est grande. Immense en fait. Aussi immense que le livre en fait. Gigantesque. Le livre, ouvert, semble vieux. Très vieux. Je me retourne et regarde ce qui est écrit. Je commence à être etonnée : sur le papier jauni s’étale en tout petit caractère des extraits de Shakespeare, Victor hugo, Molière, Alexandre Dumas mais aussi du Pierre Boterro, Thimothée de Fombelle, Eoin Colfer ou encore du Suzanne Collins. Il semble… Il semble… Y avoir tout les livres du monde !
Les murs sont en papier peint sur lequels sont écrits et répétés ces mots, de toutes tailles, de toutes polices :
« Pour sortir, il te faudra tourner la page, ou un peu plus »
Sortir, tiens, d’ailleurs, sortir…
Je fais le tour de la salle, car le livre ne la remplit pas complètement et laisse une petite marge de manière à ce que l’on puisse passer sans soucis.
Au bout d’un long moment, je dois me rendre à l’évidence : la pièce ne comporte ni porte ni fenêtre. Je commence à avoir un penchant clostro à force d’être enfermée tout le temps.

Tourner la page… Tourner la page… Et si je le prenais au mot ?
Je me poste dans un coin, saisit le bout d’une page et essaie de la soulever…
Trop épaisse, trop lourde, c’est impossible !

Hum.

Voyons ce que j’ai dans mon sac.

Un paquet de mouchoir, un truc non identifié, un morceau de tissu, une petite corne d’abondance (récupérée lors d’une de mes inombrablables aventure), un stylo, un carnet, un poignard, une amulette étrange.

Rien, à première vue, qui peut m’aider. Tiens, essayons les trucs-comme-dans-les-films !
Je passe une heure à essayer de tâter le mur pour trouver un passage.
Je prends un moment pour agiter les amulettes.
Je regarde au cas où s’il n’y a pas de message secret écrit sur mes mouchoirs.
Bhou. Rien ne marche !

Tourner la page…

Prise d’une inspiration soudaine, j’attrape mon stylo et écrit en tout petit sur le livre :
« Qu’une page se tourne ».
Une page se tourna.
Bien.
Ca ne m’avance pas beaucoup plus.

Beaucoup plus… Plus que tourner une page… Touner d’autres pages… Tourner… Tourner…
Fermer le livre ! Bien sûr !

J’écris :
« Que le livre se ferme ».
Un peu téhâtrale mais bon, il se ferme !

Une trappe est alors découverte.
Sans réfléchir, je l’ouvre et m’engouffre dedans…

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