Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DU TOURBILLON
LA PIÈCE DU TOURBILLON

LA PIÈCE DU TOURBILLON

Etincelle de Feu as Etincelle de feu (Pseudos!)

Pièce N°1bis

La porte s’ouvrit en grinçant. Moi, Etincelle de feu, m’avança avec effroi dans un grand hall de pierre. Il était éclairé seulement par des bougies, et le plafond était si haut qu’on ne le distinguait qu’avec peine. Certaines pierres étaient couvertes de mousse. De grandes colonnes en pierres s’élevaient, imposantes, et soutenaient la voûte. Je m’arrêtai, impressionnée. Commencer l’aventure aussi tard n’était peut-être pas une bonne idée -ni un choix très courageux. Des aventuriers étaient là, perdus, prisonniers, connaissaient le château par coeur, et moi, je restais sur le pas de la porte. Bon. Le courage, hein. Le courage.

Je m’avançais, la main serrée sur un poignard imaginaire, lorsque j’entendis un bruit. Pas le tintement clair de mes chaussures en cuir sur les dalles, mais un espèce de bruissement, comme un souffle ou un frottement. Et moi, en tant que COURAGEUSE aventurière du château, je me rapprocha du bruit, pour voir ce que c’était. Soudain un claquement sec me fit sursauter: me retournant d’un bond, je vis les portes se refermer derrière moi. J’étais piégée. Je n’avais donc plus d’autre choix que de voir ce qui faisait ce bruit mystérieux qui enflait, enflait, enflait…

Je sentis le souffle glacé du tourbillon quelques secondes avant de le voir. Imposant, immense, il tournait, grossissait. Je ne pouvais plus bouger. Je n’y arrivais pas. Dans ma tête, une petite voix retentit : « Eh ben dis donc, ma pauvre, mourir à ta première pièce, t’es pas douée… » Un instinct de survie me parcouru et je sautai sur le côté, me cachai derrière une colonne de pierre. Avisant une courte épée abandonnée, je me jetai brusquement sur le sol et l’attrapa, avant de me retourner sur le dos pour faire face. Il était temps; le tourbillon blanc et froid s’élançait vers moi, en prononçant… oui, en prononçant ces mots :
-Qui es-tu, minuscule mortelle, pour venir me défier dans ma pièce? Ne sais-tu pas qui je suis? Ne sais-tu pas à qui tu t’attaques?
Je me relevai d’un bond.
-Monsieur, vous faites erreur! Je n’ai rien fait, je le jure! Je suis une aventurière et j’explore, je ne pensais pas vous déranger!
La voix gutturale de la masse blafarde hurla avec fureur:
-Ne mens pas! Depuis des années j’attends de trouver celui qui, jadis, me transforma en tourbillon! Depuis des années je le cherche, pour lui faire connaître ma souffrance! Tu a pratiqué la sorcellerie, je le sais, je le sens en toi! Et je vais t’aspirer, tu connaîtras ma souffrance!
Mes yeux se dilatèrent. Oui, la magie m’avait toujours passionnée, j’aimais cela, et je l’avais appris du mieux que je l’avais pu avec de vieux grimoires. J’avais des connaissances de sortilèges, de maléfices. Je n’étais pas une magicienne, mais j’aspirais à le devenir.
-Vous vous trompez! Mais je peux… Je peux… vous aider!
Le tourbillon violent suspendit ses gestes.
-M’aider?
Je pris une profonde inspiration.
-J’ai des connaissances magiques. J’en possède. Je peux vous aider. Laissez-moi passer!
-Comment?
Il m’encercla, prêt à m’étrangler au moindre faux pas. Je transpirais à grosses gouttes.
-Pour annuler le sortilège. Pour défaire ce qui a été fait. Pour rompre le maléfice. J’appelle le vent, j’appelle les arbres, j’appelle la pluie! J’appelle le feu! Le feu!
Une puissante barrière magique me résistais. Si je devais la vaincre, il fallait réunir toutes mes forces. Prononcer le mot. L’ultime mot. Le hurler.
-Espranodishlafthir!
Le tourbillon rapetit, encore et encore, jusqu’à atteindre la taille d’un humain. Puis il se transforma en étoile et s’envola par une fenêtre. Une étoile… Qui avait fait ce terrible maléfice?

Au passage, avant de s’enfuir, la lumière passa entre mes mains, et transforma la courte épée en une arme aux reflets rouges et ors, solide et légère, forgée en un métal qui paraissait irréductible.

Faisant confiance à mon avenir, je franchis une porte en bois vermoulu qui se trouvait sur le côté.

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