Amayelle
-Tu as froid ?
L’animal de feu tourne autour de moi, éternuant par moments. La pièce est simple. Un sol d’obsidienne, des murs gris, ruisselant d’eau, et un ciel orageux. Les nuages, gris ou noirs, illuminent la pièce de leurs dangereux éclairs.
C’est silencieux ici. Juste le martèlement de la pluie sur le sol de pierre-fine. Aucune lumière. J’ose supposer qu’il fait jour. Sinon, je ne verrais pas Yuki, non ? Nuit en plein jour. Maître Abnar dirait que c’est un paradoxe. Mais l’immortel n’est plus mon maître, et je repousse ses enseignements, loin de mon esprit.
Un roulement de tonnerre nous fait violemment sursauter. Le chaton bondit dans mes bras, terrifié. Le contact m’apporte une grande chaleur, puisqu’il est fait de flammes et de feu.
Il pleut de plus en plus fort. Je me souviens de la première fois où j’avais vu la pluie. Je ferme les yeux.
«-C’est de la pluie. Les nuages en font.
-On dirait qu’ils pleurent…
-On peut voir ça comme ça. Mais quand ils se sont vidés de leur peine, ils sont légers.
-On dirait que ceux là pleurent depuis longtemps…
-Peut être n’ont ils connu que le malheur.»
Je murmure au ciel, je murmure aux nuages.
-Pourquoi pleurez vous ? Quelle est la peine qui vous anime ?
Aucune réponse. Il fallait s’en douter. Je serre le chat contre moi, tandis que le niveau de l’eau monte. Mes pieds sont ensevelis. Je caresse la fourrure de feu de l’animal.
Nous restons ainsi, l’un contre l’autre, sans bouger, juste les battements de son cœur contre le mien. Plusieurs heures passent. Le niveau de l’eau monte, et atteint maintenant mes genoux. Je m’agenouille, enfoui ma tête en lui, et la retire aussitôt.
Yuki est devenu d’eau. Curieusement, lorsque je le touche, je rencontre un contact dur. Je vois, à l’intérieur de lui quelques poissons, qui nagent. Immanuel dirait que c’est un peu comme un aquarium. Le chat est devenu d’eau, qui curieusement, est dure à la surface, et liquide à l’intérieur.
Je souris. Ce chaton apprend vite. Trop vite. Comme s’il calquait chaque élément qu’il voyait.
Yuki miaule, puis éternue de nouveau. Je nous téléporte loin d’ici.
Autrice : Jécrivaine, sous le pseudo « Jécrivaine »
| Ce texte s’apparente à une fanfiction. Certains de ses éléments sont relatifs à l’univers de la série Les Chevaliers d’Emeraude, écrite par Anne Robillard. |
