Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE OÙ J’AI PRIS CONSCIENCE DES DÉGÂTS
LA PIÈCE OÙ J’AI PRIS CONSCIENCE DES DÉGÂTS

LA PIÈCE OÙ J’AI PRIS CONSCIENCE DES DÉGÂTS

Arthus

J’entre ici en titubant, maladroit. Tout mon corps me fait souffrir, comme rétrécit, ratatiné. Mes articulations protestent dans mes pas laborieux. Mon Dieu… je ne crois pas beaucoup en toi… mais je me demande encore comme j’ai pu m’en sortir. Ça tient du miracle.
Sans trop y croire, je me tâte, cherchant quel bout manque. Intact. Je suis là, dans mon intégralité. Mais… quelque chose me chiffonne. Sous mes doigts, ma peau est parcheminée. Un miroir, posé là, m’appelle. A travers la crasse qui le recouvre, je me vois.
Vieux, usé, fatigué. Le poids des années s’étale sur mes épaules. Toutes ces années que je n’ai pas encore vécues et que je ne vivrai pas. J’ai vingt deux ans et je suis vieux. Envolée, ma jeunesse.
Le désespoir se rajoute à la couche déjà pesante qui m’alourdit. Je veux… je ne sais plus… juste un coin pour m’asseoir. Un recoin sombre pour me faire oublier et oublier. C’est juste trop. Une porte s’offre à moi. Il ne me reste plus qu’à la passer. Et à m’allonger.

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