Pièce n°164
Écrite par La Chatte qui Pêche
Explorée par Poussière
Je poussai la porte et me retrouvai dans l’endroit le plus étrange que je n’aie jamais vu. J’étais sur une espèce de passerelle en bronze qui s’étendait le long d’un mur. Elle n’était pas très large: deux pas de plus et je serais tombée dans le vide. Car on aurait dit que à l’exception de l’endroit sur lequel je me trouvais, le reste de la pièce était complètement vide. Je me penchai pour voir si elle se terminait quelque part, mais je ne vis que les ténèbres. Même chose lorsque j’essayai de comprendre si il y avait une paroi en face de celle par où j’étais entrée.
Je fis quelques pas de côté, adossée au mur par peur de tomber. A mesure que j’avançais, je me rendis compte qu’une autre passerelle partait du même point où se terminait celle où je marchais. Elle était identique à l’autre, mais beaucoup plus inclinée vers le haut.
Je ne savais pas quoi faire: monter? Je ne pouvais pas savoir où j’allais arriver. Revenir en arrière et reprendre la porte par où j’étais venue? J’avais l’impression qu’elle s’était refermée derrière moi. Puis une troisième possibilité se présenta à mon esprit. J’allais escalader le mur derrière moi! Heureusement, je me suis suffisamment entraînée sur les sapins de ma forêt natale. Forte de cette nouvelle résolution, je me tournai et regardai la paroi. Je ne l’avais pas remarqué, mais il y avait de grosses barres de fer plantées un peu plus en haut.
« Tant mieux, ça va me faciliter l’ascension! » je pensai.
Mais puis je regardai mieux et je compris que ce n’était pas que des barres. Elles formaient des symboles anciens mais connus… Des chiffres romains! Que faisaient des chiffres ici?
Je me retournai, prise d’un terrible soupçon. Horrifiée, je vis que la deuxième passerelle s’était inclinée encore plus vers le haut. J’avais vu juste. Ces passerelles… Elles n’étaient rien d’autre que les gigantesques aiguilles d’une énorme horloge. L’une d’elles, celle des minutes, était presque à la verticale… Et l’autre s’était abaissée, ce dont je me rendis compte en regardant mes pieds. Donc il devait être presque quatre heures. Mais l’aiguille sur laquelle j’étais n’avait pas encore rejoint le chiffre quatre que je voyais vaguement en contrebas. Ce qui signifiait que… Désespérée, je me mis à courir vers l’aiguille verticale. Mais il était trop tard.
DONG. Fit l’horloge quand l’aiguille des minutes se plaça sur le douze.
TAC. Fit l’aiguille des heures lorsque d’un brusque écart elle arriva sur le quatre.
Et je dégringolai en bas de l’aiguille, puis encore plus bas, jusqu’à disparaître dans les profondeurs de la pièce-horloge.