titelilou as titelilou
J’y étais. Pour de bon. Enfin, enfin, devant moi s’étendait la gigantesque entrée du Château et ses milliers de portes insondables. Je repris mon souffle, épuisée par le long voyage que je venais d’effectuer. J’étais partie de mon propre domaine avec cheval volant et bagages innombrables, dans un grand élan d’enthousiasme pour ce Château si méconnu. Mais le sort avait décidé que mon périple ne se passerai pas sans encombre. Aussi perdis-je progressivement jusqu’au plus infime de mes paquets, et mon pauvre Pégase, blessé par quelque hamster venimeux, fut bien vite obligé de s’en retourner dans mon royaume, me laissant seule face aux épreuves dressées sur mon chemin. J’arrivai donc bien après la horde de jeunes aventuriers fougueux qui m’avaient croisé en chemin. J’étais livrée à moi-même. Mais qu’importait ! Le Cathedrhall se dressait maintenant devant moi, et je pouvais enfin en admirer la splendeur. Que d’aventures s’étaient accomplies là, sous son œil millénaire, sous ce plafond d’ogive aux pierres sombres ! Que de chevaliers valeureux avaient franchi ce seuil, combattu des monstres, laissé un parfum de légende dans cet antre sans fond !
Il ne me restait plus qu’à laisser à mon tour une trace, aussi infime soit-elle, en ces lieux emplis de mystère.
J’avisai une porte imposante vers la droite, à demi cachée par des colonnes qui s’élevaient fièrement jusqu’au plafond.
Je relevai un peu les pans de ma robe de soie bleue et entrai dans la salle.