Pièce n°170
Écrite par titelilou
Explorée par Princesse Titelilou
En compagnie de Aqua
La salle qui s’étendait devant moi était pour le moins originale. Tout le mobilier dont elle était remplie semblait imiter des végétaux en tout genre. Les chaises de bois peint évoquaient des lianes enchevêtrées, la grande table était recouverte de fausses plantes grimpantes, les tapis qui recouvraient le sol parraissaient fait de mousse spongieuse et d’herbe factice. En guise de lustre, on trouvait une branche d’arbre sculptée qui diffusait une étrange lueur verdâtre.
Mais le plus étonnant restait la présence des chenilles. Elles étaient partout. Sur le mur, sur le sol, elles rampaient par centaines, avec des bruits de frottement assourdissants. Il y en avait de toutes les couleurs, jusqu’aux plus improbables. Des vertes, des oranges, des rouges, des mauves. Je crus même apercevoir quelques vers luisants, ainsi qu’un magnifique spécimen doté d’un pelage -je ne sais si le mot convient- bleu à rayures jaunes !
Toute éberluée par ce spectacle incongru, je laissai deux choses échapper à mon attention. La première était que les mignonnes petites bestioles semblaient avoir confondu ma robe avec quelque feuille bien juteuse, et s’en donnaient à coeur joie pour en découper les jupons inférieurs de leurs minuscules dents tranchantes. Et comme, apparemment, cette masse de tissu ne leur suffisait pas, elles avaient aussi commencé à grimper sur mes bras et jambes afin de les mordiller tout à leur aise. Des chenilles carnivores ? Voilà une espèce que je n’avais pas vraiment l’intention de découvrir…
Heureusement, la deuxième chose qui m’avait échappé était l’arrivée d’une nouvelle aventurière dans la salle. C’était une jeune fille au visage couvert de suie. Me voyant dans une situation aussi critique (à savoir : en passe d’être ensevelie sous des milliers de chenilles carnivores affamées), l’aventurière poussa un cri de guerre et vint à ma rescousse, pourchassant les chenilles à coup de chaises végétales ! Un peu remise de mes émotions, je l’aidai du mieux que possible, malgré ma réticence à tuer ces pauvres bêtes innocentes… Malgré tout, nous réussimes, à deux, à repousser l’ennemi. La salle dévastée plongea dans le silence. Je me tournai vers ma sauveuse, tendant la main.
-Je suis la Princesse Titelilou. Enchantée de faire votre connaissance !
Mon interlocutrice sourit, et répondit :
-Moi, c’est Aqua. Que diriez vous de faire un bout de chemin ensemble ?
Elle me désigna une porte située au fond de la salle, qui, visiblementm, venait d’apparaitre.
J’aquiescai.
-Allons-y, ma chère Aqua !
Et nous franchimes ensemble la porte suivante.