Pièce n°324
Gabi as Gabi
Nous sommes de nouveau sorties saines et sauves d’une pièce qui aurait pu avoir notre peau. Heureusement que Leïla est avec moi, parce que nous formons une équipe du tonnerre ! Ce château ne nous aura pas aussi facilement ! *rire diabolique*
Mais revenons à nos mouton. La pièce suivante est tout ce qu’il y a de plus banal. Des murs blancs. Un sol et un plafond blanc. Une porte. Aucun mobilier, aucun objet susceptible de se voir pousser des jambes avant de se mettre à nous courir après, comme l’ont fait les pommes d’une pièce précédente.
Aucun danger apparent, donc. Leïla a dû faire la même conclusion que moi car elle fait un pas dans la pièce.
Et c’est à ce moment-là qu’elle disparaît dans un cri.
– Leïla !
Où a-t-elle bien pu passer ?! On ne peux pas disparaître comme ça ! Quoi que, dans ce château, on est sûr de rien… Mais là, c’est comme si elle avait littéralement été aspirée !
Une boule d’angoisse commence à se former dans ma gorge.
– Gabi !
C’est elle ! Je balaye la pièce du regard mais ne la vois pas.
– En haut !
Je lève les yeux au plafond et je l’apercois enfin. Elle paraît collée dos à la paroi.
– Qu’est-ce qui se passe ? s’enquit-elle. Qu’est-ce que…
Mais, à cet instant, je fais à mon tour un pas en avant et je sens mes pieds décoller du sol. Je bats des bras et je heurte violemment le plafond. Maladroitement, je me redresse comme si j’étais au sol et je me rends compte que je tiens assis et debout. Leïla m’imite et nous nous retrouvons la tête en bas, la seconde fois pour moi en même pas cinq minutes.
– Qu’est-ce qui se passe ? répète Leïla, l’air inquiète
Je secoue la tête et nous restons là, sans bouger, à chercher une solution. Soudain…
– La gravité !
Nous prononçons ces paroles en même temps. Je souris et lance :
– La gravité est inversée à cet endroit. Donc peut-être que…
Je fais un pas, chancelante. C’est très déstabilisant de marcher sur un plafond. Leïla écarté les bras, comme pour garder l’équilibre, et nous traversons la pièce suspendues comme des chauves-souris.
Arrivée à l’extrémité, la gravité redevient normale car nous nous écrasons par terre. Je gémis sous la douleur et roule sur moi-même. Leïla, qui à l’air d’avoir fait une meilleure chute que moi, m’aide à me relever. Nous nous éloignons du champ de gravité inverse au notre et nous poussons toutes les deux là lourde porte de bois.