Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE OÙ JE PERDIS LE CONTRÔLE DE MOI-MÊME
LA PIÈCE OÙ JE PERDIS LE CONTRÔLE DE MOI-MÊME

LA PIÈCE OÙ JE PERDIS LE CONTRÔLE DE MOI-MÊME

Jad de Salicande as Jad de Salicande

Effectivement, le cauchemar commençait. A peine m’étais-je écroulé sur le sol que je sentis une pointe s’insérer dans mon crane, me faisant ahaner de douleur (je n’avais pas totalement repris mon souffle, je ne pouvais donc pas crier).
Je me roulai sur le ventre et me tins la tête entre les mains. La douleur ne diminuait pas, bien au contraire, j’avais l’impression qu’on chauffait mon cerveau jusqu’à ce qu’il ne reste plus que de la cendre.
Maintenant que je pouvais crier, je ne m’en privais pas, mais cela n’arrangeait pas les choses. J’essayais de chercher dans ma tête le sort antidouleur, mais la douleur bloquait mes pensées, me laissant comme un légume criard.
D’un seul coup, la douleur cessa. Je relevai ma tête et vis une salle avec des centaines de marionnettes géantes, suspendu au-dessus du sol par quatre fils : un partait de la tête, deux de chaque bras et un du haut du dos. Des centaines de filles et de garçons, qui n’avait plus d’expressions, comme une armée.
En essayant de voir les yeux des marionnettes, je pus me rendre compte qu’il n’avait plus de pupilles, ni de couleurs : ils étaient blanc, comme l’absence manifeste d’âme que je pouvais ressentir. Je commençai à me lever : cette pièce ne présageait rien de bon, et je savais qu’il fallait que je parte le plus vite possible.
C’est alors que le cauchemar reprit.
Au début, j’entendis juste une espèce de « clic » de fonctionnement, et je me dis que c’était mon imagination. Puis, je sentis un fil gluant s’enfoncer dans mon cerveau, et il s’infiltra dans mon esprit. Je sentis alors des ramifications de ce fil aller aux quatre coins de mon corps et de mon esprit. Je ne pouvais rien faire : mon corps était paralysé, mon esprit aussi.
Je sentis après les ramifications se glisser au fin fond de mon esprit, et d’un seul coup, je perdis le contrôle de moi-même. Au début, j’étais encore spectateur.
Et là, le fil gluant sortit par quatre endroits de mon corps : tête, bras, haut du dos.
J’entendis cette voix : « connexion réussit », et je perdis tout contrôle : mon esprit était sous contrôle, et je sentais une torpeur m’envahir.
Avant de perdre connaissance, je pensai que je faisais maintenant parti de l’armée des marionnettes.

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