laulau, if i could be anything in the world, i would be yours tears as laulau, if i could be anything in the world, i would be yours tears
Discrètement, je me détachai du groupe pour prendre un autre couloir, plus long et mal éclairé. Je voulais découvrir ma propre pièce, une dont le secret m’appartiendrais à moi seule.
D’étranges chandelles en cire noire étaient accrochées aux murs, et leurs flammes tremblotantes me permettaient à peine de voir mon chemin.
Sur les côtés des murs, la mousse envahissait la pierre, s’incrustant au plus profond des fissures, humide et visqueuse sous mes doigts.
Alors que j’envisageais de retourner sur mes pas, le fruit de mes recherches apparut alors sous mes yeux.
L’entrée de la pièce se présentait sous la forme d’une énorme porte de bronze, aux dorures fines, aux détails ciselés avec précision et talent, à la fois si sombre et rayonnante…
La serrure m’ouvrait quasiment les bras, attendant tout simplement que j’y introduise une clé pour me révéler tous les secrets qu’elle renfermait.
Une soudaine terreur m’envahit:la porte était de toute évidence fermée, et je ne voyais pas l’ombre d’une quelquonque clé. C’est alors que, comme si destin avait voulu qu’il en soit ainsi, je posais mon pieds sur un objet de métal dur, dont le choc avec les pierres du plancher se répercuta dans tout le couloir.
Le coeur battant, je m’accroupis et, à tâtons, passai ma main sur le sol. Je le sentis, frais et gluant, légèrement humide, comme si de l’eau avait coulé ici ,avant d’heurter avec mon pouce l’énorme clé.
Je la soulevais avec difficulté, et la monta jusqu’à mes yeux, près d’une des mystérieuses chandelles noires. Elle était elle aussi faite de bronze, d’un forme relativement banale pour une vieille clé si on excluait le fait qu’elle mesurait la longueur de mon avant bras. On y avait accroché un fin ruban de soie rouge, lié en un petit neud. Mon coeur s’accélèra subitement alors que j’ introduisais doucement l’énorme clé dans la serrure.
Je m’écartais de la porte; elle s’ouvrait d’elle- même, lentement, sûrement, comme pour me révéler son intérieur de façon encore plus énigmatique.
Il me semblais voir quelque chose à l’intérieur. Je ne pouvais plus attendre. J’entrais.
Le noir m’envahit.
Je flottait.
Ou alors tombais-je?
Je ne ressentais plus rien. Il me semblait qu’on m’avait enfermée dans une bulle, et que je m’envolais. Qu’était-ce, la douleur? Le bonheur?
Ces mots résonnaient dans mon esprit comme des inconnus,et s’en échappaient aussitôt.
Mes oreilles se bouchaient , mais je n’avais pas mal. Plutôt l’impression de m’enfoncer dans un énorme tas de plumes.
Je ne me rappelais plus comment j’étais arrivée ici. Une clé… qui ouvrait quoi, d’ailleurs?
Ce n’étais pas une renaissance, ni la mort, mais un entre-deux. Je n’étais plus un être, ni un esprit. Je n’étais….rien et tout à la fois.
Je sentais mon souffle sortir de ma bouche, mes narines inspirer ce même air, mes paupière cligner, mon coeur battre avec régularité.
Je sentais tout.
Puis je comprenais mon corps, en partant de ma tête avant de descendre. Mes bras, qui flottaient dans le vide, se raccrochèrent autour de mes jambes alors que le me repliais sur moi même.
Mes yeux se fermèrent, mais le noir m’entourait avec une telle intensité que je ne sentis pas la différence.
La paix se fit en moi.
Je suivais mon sang, je sentais mon coeur l’éjecter vers ma tête, mes bras, mes pieds, je voyais l’oxygène rentrer dans mes poumons.
Puis, me coupant au comble de la sérénité, la chute me saisis.
Brutalement.
Mon coeur souffrait, j’hurlais sans comprendre. L’air me fouetta le visage, je sentis mon coude se râper contre quelque chose.
Et je tombais.
L’air sortis de mes poumons sèchement, mon souffle se bloqua alors que je sentais mon rythme cardiaque prendre une vitesse impressionnante.
Ma tête me tournait, le sang battait à mes oreilles avec trop de vigueur. Mais j’étais vivante.
Il me fallu un effort énorme pour me relever. Je redécouvris l’usage de mes muscles avec une grimace,les dents serrées.
C’est en sentant le sol poisseux sous mes doigts que je devinais que j’étais revenue dans la pièce. Le noir était toujours présent mais une toute petite clarté était apparue tout au fond.
Je la suivie. Je marchais péniblement, heurtant les murs avec douleur, mais je remettais un pieds devant l’autre pour continuer.
Jusqu’à la source de lumière.
C’était une minuscule porte. De l’autre côté, la luminosité était telle que j’en avais déjà mal aux yeux.
Je me mis à quatres pattes et passait la porte.
Et sortis enfin.