Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
L’ENFER OU LE CALME AVANT LA TEMPÊTE
L’ENFER OU LE CALME AVANT LA TEMPÊTE

L’ENFER OU LE CALME AVANT LA TEMPÊTE

Enfant des mers as Enfant des mers

Je poussais un soupir de soulagement. Nous l’avions échappé belle. Je ressassai avec effroi ce que j’avais vu de la Créature, et je voyais, par la teinte verdâtre que prenait le visage de Miri, qu’elle faisait de même. Cette chose était vraiment indescriptible. Elle avait un corps mol, presque élastique, et voir ses entrailles de cette façon… Cela avait été une des plus dures épreuves de toute ma vie. Surtout que certains des corps étaient encore vivants. Il y eu un immense tremblement. Puis un coup de tonnerre résonna dans la nuit. Un instant, j’eus peur que la Créature ait franchi la porte et nous ai retrouvé. Mais non. Ce n’était qu’un banal orage. Aussi banal qu’un orage puisse l’être dans ce château. Évidemment, j’aurais dû me douter que rien n’était jamais banal dans ce château de malheur, mais bon.

Je lançai un sourire réconfortant à Miri, et je la pris par le bras pour l’encourager à monter l’échelle. Les échelons étaient assez espacés entre eux, et je devais tirer sur mes bras pour agripper ceux au-dessus. Heureusement, elle était solidement attachée au mur et ne risquait pas de tomber. Miri et moi atteignîmes le haut en à peine une demi-heure. Nous enjambâmes l’échelle et nous retrouvâmes dans une pièce rouge. Pas rouge sang, mais plutôt rouge feu. Un rouge éblouissant qui ondulait sur un sol de fer, un rouge aux lueurs improbables et indomptables, un rouge malveillant qui ne voulait que nous enfermé dans son cercle suffocant, un rouge feu crachotant maintes étincelles sur la file de personnes de toutes races qui avançait lentement sur un mince pont de bois suspendu au-dessus d’un cratère de lave en fusion. J’essuyais des gouttes de transpiration de mon front. La chaleur nous faisait suffoquer. C’était un enfer vivant. Les cris qui nous parvenaient des créatures étaient tous rassurant. J’en voyais certains supplier des sortes de spectres vêtus de noir, en vain. Tous ce qu’ils obtenaient était la visite d’un gros chien à trois têtes qui les happaient vivant. On entendait le bruit horrible des os qui craquaient sous ses crocs, et du dernier râle du malheureux. Quelques-uns tentèrent d’attaquer le colosse et se ruait à l’attaque en poussant de grands cris de guerre, mais c’était perdu d’avance. Cerbère les envoyaient valser au loin et s’occupait paisiblement de manger leurs membres, un à un. Je réprimais mon envie de vomir. C’était atroce. Tout le monde était dans un état épouvantable, quelques personnes avait même un poignard planté dans la cuisse, le ventre ou sous les aisselles. Le sang dégoulinait sur leur visage. Ils semblaient véritablement morts. Et soudain, mes propres pensées me revinrent à l’esprit. Cerbère, les furies, les flammes, le gouffre de lave… Nous étions en enfer. Et si nous étions en enfer, cela voulait-il dire que nous étions morts ? Je regardai Miri. Non, elle avait l’air des plus vivantes. Un peu effrayée, mais quoi de plus normal à cela ?
Elle me surprit en train de la regarder et m’indiqua une porte près de nous d’un hochement de tête. Ses mains tremblaient légèrement, mais son regard était stable. Elle avait le contrôle de ses émotions. Nous courûmes. Encore. J’avais l’impression de tout le temps fuir. Nous atteignîmes la porte sans encombre, un peu trop facilement à mon gout même.

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