Cléclé as Cléclé
La première chose que je pensai était que je sentais horriblement fort le brûlé. Puis, tout me revint, Romain qui m’avait sauvé de la bombe et puis plus que les flammes et… Je me redressai d’un coup, durant la dernière pièce je n’avait pas vu Whiteraven, notre corbeau, cette dernière ayant explosé, je m’inquiétais fortement. Je n’avais que des blessures superficielles mais Romain, allongé à mes cotés semblait très mal en point et me fit oublier cet étrange corbeau.
-Romain… balbutiais-je. Romain… Réveille-toi, s’il-te-plaît…
Mon estomac se souleva de peur. Il ne bougeait toujours pas. On aurait dit qu’il dormait, son visage plus détendu que d’habitude, il semblait beaucoup plus vulnérable. Une larme de désespoir coula sur ma joue, doucement…
-Romain…
Des bruits de pas, puis une voix. Je sursautai mais me ressaisis en entendant le voix fluette que je connaissais par cœur.
-Marine ?…sœurette ?
-Trid ? C’est toi ? La silhouette de ma petite sœur se découpa dans la pénombre. En la voyant, tout le poids des événements des derniers jours que je contenais tant bien que mal déferla et je courus dans les bras de ma sœur en pleurant.
-Marine… Ma…
Je sentais de chaudes larmes couler sur les joues cette dernière. Son contact m’était tellement familier et rassurant…
-Qu’est ce que tu fais là ? Mais qu’est ce que tu fais là ? continuais-je envahie par la joie.
-Je…
Elle n’eut pas le temps de continuer, je la repoussais brutalement.
-Qu’est ce que tu fais là, mais qu’est ce que tu fais là…
Dans ma voix,il n’y avait maintenant plus qu’une colère aveugle.
-Sors de ce château, immédiatement, quand elle saura ça, maman te mettra une raclée… Je peux te le certifier, je m’en certifierai moi-même d’ailleurs, je vérifierai… Oui, à ça oui, je te le promets, maintenant, sors, tout de suite ! Sors ou je, je…
Elle éclata d’un rire froid.
-Tu te mets dans tout tes états ! Ah… Crois-tu vraiment que si je pouvais tous nous sortir d’ici en un claquement de doigts, je ne l’aurais pas fait ? Et puis maman ne pourra pas me mettre une raclée, elle est en prison, ou dans un asile je ne sais même plus !!
-Quoi ????? Maman en prison ? …ou dans un asile, c’est une blague ?
Je ne comprenais plus rien, que faisait-t-elle ici, que se passait-il avec maman…
-Tu sais quand tu nous as abandonnés, tous, pour fuguer parce que plus rien n’allait à la maison ?Maman est devenue à moitié folle, papa et elle se sont séparés, et là, j’ai fugué à mon tour, une fois que notre petit frère a été mis chez papi et mamie, pour te suivre… jusqu’au château.
J’en restais bouche-bée. Il y avait trop d’informations d’un coup. C’est là qu’une deuxième silhouette se dessina. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. C’était un garçon mat, brun et aux yeux d’un bleu époustouflant.
-Je te présente Yashim, fit Marine en soupirant.
-Bonjour, me fit celui-ci avec un sourire charmant. Ton ami m’a l’air mal en point.
-C’est… Romain, il… Il s’est brûlé.
-Toi aussi apparemment.
-Oh, non, moi ce n’est rien. Bon, il faut que j’aille faire ce pour quoi je me suis levée. Marine, tu ne bouges pas et tu t’occupes de Romain, tu me fais signe si… Si il bouge…
-Et quel est ce pour quoi tu t’es levée?
-J’ai perdu Whiteraven.
-« Whiteraven » ? Corbeau blanc ?
-Notre oiseau, dans la pièce d’avant. J’y vais.
-Si j’étais toi je ne ferais pas ça.
Je faisais semblant de ne pas réagir à chaque fois qu’il m’adressait la parole et visiblement Marine l’avait remarqué, elle qui me connaissait si bien, et semblait s’être calmée car elle rigolait dans son coin. J’ ouvris la porte de la pièce aux horloges .Le spectacle époustouflant me fit sursauter. Le feu ; l’explosion était figée. Je pouvais voir la pièce figée en plein mouvement exploser. C’est là que je le voyais. Mon oiseau en train de se faire brûler une aile, suivant notre direction, celle de la porte. N’écoutant que mon courage, je pris dans mon sac-à-dos une grosse gourde et passa un bras à travers la porte. Je le retirai aussitôt en poussant un gémissement.
-Astrid, me fit Marine, ne continue pas, tu ne peux pas franchir cette porte à moins de te faire très mal…
J’hésitais, après tout, ce n’était qu’un oiseau, et j’y risquais ma peau. Mais non, je me reprenais, ce n’était pas un simple oiseau. C’était un oiseau doté d’une intelligence extrême, qui m’avait sauvé plusieurs fois la peau ainsi que celle de Romain. Je franchis le seuil de la porte qui me provoqua des douleurs horribles et me mis à hurler.