Mià as Mià
Partie à l’exploration de ce long couloir sombre, je ne remarques même pas que quelqu’un m’observe. Quand soudain je l’entend :
– Qui es tu ? me demande t-il (ou elle d’ailleurs je ne sais pas si c’est un garçon ou une fille ou peut-être que ce n’est même pas un humain, que ferait-il dans ce souterrain ?)
Je me cache craintive.
– Eh ne te cache pas, je ne suis pas méchant.
As-t-il lu dans mes pensées ?
Il sort de derrière un rocher qui menace de rouler de l’autre côté du souterrain (car, je ne vous l’ai pas dit, ce couloir est en pente). Il est brun a quelque mèche qui lui tombent devant les yeux. Il doit avoir dans les 14 ans comme moi mais il est un peu plus grand.
Je sors à mon tour de ma cachette et lui demande :
– Comment t’appelles-tu ?
– Mica et toi ?
– Loue.
– Tu es là depuis longtemps ?
– Un jour ou….je ne sais même plus, on perd la notion du temps dans cet endroit et toi ?
– Je suis là depuis à peine une heure, je me baladais avec ma petite sœur dans la forêt quand on est tombés sur ce château, ma sœur est partie en courant parce qu’elle disait qu’il était hanté et moi je suis entré juste pour voir mais j’aurais dû faire comme elle.
Et il éclate en sanglots. Je ne m’y attendait tellement pas que je le prends dans mes bras.
– Calme-toi, on va trouver la sortie, ne t’inquiète pas !
Je crois que j’essaye plus de me rassurer moi plutôt que lui car en vrai je n’en suis pas sûre du tout, et je pense que maintenant qu’on est prisonniers de ce château on va y rester, mais je ne vais pas aggraver les choses en le lui disant.
Il essuie ses larmes honteux avant de passer à un autre sujet :
– Tu ne crois pas que si on avance on va bien finir par trouver la sortie, ça se finit forcément quelque part,hein ?
– Bien sûr mais on reste ensemble.
– Oui, c’est mieux.
On commence donc à marcher, personne ne parle, on n’entend que le bruit des gouttes tombant sur le sol de pierre. Des rais de lumière filtrent à travers les roches, le sol est humide et les chauves-souris fuient dans le noir à chacun de nos pas.
Soudain Mica brise le silence,
– Et toi Loue, comment es-tu arrivée ici ?
La question que je redoutais, je lui réponds :
– Je ne sais pas, j’ai presque tout oublié, c’est comme si on m’avait effacé une partie de la mémoire, je me suis réveillée dans le hall de ce château.
– Quoi, mais c’est horrible !
Je baisse la tête, je ne trouve rien à lui répondre mais je pense exactement la même chose.
…
Ça doit bien faire maintenant un heure qu’on marche, j’ai faim et je suis fatiguée, heureusement j’ai un petit sac à dos avec de la nourriture pour un jour, il était posé à côté de moi quand je me suis réveillée alors je l’ai pris en me disant que je pourrais peut-être en avoir besoin.
– On s’arrête ?
– Ok, je suis fatigué et j’ai mal aux pieds.
On s’assoit par terre et je sors des sandwichs(en lui expliquent pourquoi je les ais).
Puis d’un coup, j’ai une idée.
– Mais en fait tu est passé par où pour arriver dans ce souterrain ?
– Il y avait un escalier caché sous un buisson alors je suis descendu par là, il se finissait par une porte, je l’ai ouverte et j’ai atterri ici.
– Quoi mais t’aurais pas pu le dire plus tôt, commence-je en colère, on serait ressorti par…
– Nan, laisse tomber j’ai essayé de revenir en arrière mais la porte avait disparu.
– Ah, désolée de t’avoir crier dessus, fis-je honteuse.
– Ce n’est pas grave, je te comprends.
On finit de manger puis on s’allonge par terre, le sol est dur mais peu importe, nous sommes si fatigués. J’ai beaucoup de mal à m’endormir, je repense à tout ce qui m’est arrivée, je me demande si je sortirai un jour de ce château et si je retrouverai la mémoire.
…
J’ouvre les yeux, je ne vois rien, juste le noir. Une goutte d’eau coule sur mes lèvres, elle est froide, je l’essuie.
Je reste longtemps couchée mais je finis par m’asseoir, mes yeux s’habituant petit à petit à l’obscurité, je distingue Mica allongé sur le sol, il dort.
Il doit faire nuit dehors sinon le couloir serait assez éclairé pour voir.
Je reste dans cette position jusqu’à ce que le jour se lève puis je réveille Mica, on mange quelques gâteaux puis on repart.
On n’a à peine fait vingt mètres quand soudain Mica tend le doigt et s’exclame :
– Regarde là, la lumière !
Je ne comprend d’abord pas ce qu’il veut dire puis je le remarque : la lumière est beaucoup plus intense qu’avant. Nous courons jusqu’à un escalier qui monte et dont on ne voit pas la fin, la lumière vient d’en haut. On débouche enfin sur un petit palier. Devant nous se dressent deux portes.
– Hourra !
Mica ouvre celle de gauche, moi je choisis l’autre.