Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
L’ANTRE D’UN ARCHITECTE RÉVOLU
L’ANTRE D’UN ARCHITECTE RÉVOLU

L’ANTRE D’UN ARCHITECTE RÉVOLU

Pièce n°1745
Écrite par un gars
Explorée par Devhinn
Fait partie de la saga << < Chutes prophéties et assimilées > >>

Carnet de Devhinn
Pièce perdue n°16 (soit la 60ème pièce)

Je ne sais pas où elles sont. Je ne sais pas si elles sont. Je ne sais plus, qui, quand, quoi que ce soit.
J’ai l’impression que cela fait tout juste un an que nous marchions cahin-caha dans l’obscurité, allant nulle part, oui, c’était bien ça. Comme si ce souvenir, sans images, m’était parvenu par hasard. Une bougie qu’on souffle, la dernière ou la première.

Je suis seul. Je ne suis pas seul. Un homme d’une cinquantaine d’années griffonne sur un grand bureau, ou plutôt sur une grande feuille sur un grand bureau, avec des grands airs de fou. Il a un petit crayon usé qui disparaît dans sa main calleuse.
J’approche. Je suis seul. Il est seul. En vérité les feuilles s’empilent sur le bureau, les traits crayonnés semblent vouloir s’échapper de chacune d’elles comme des étincelles qu’on aurait figées dans le temps. Des espoirs.
Je contourne l’homme. Il m’ignore, ou bien ne me voit pas. Il est dans son monde, dans sa main, c’est lui qui dessine, le crayon n’est pas là, ce sont ses yeux qui tracent.
Des pièces.
Des pièces.
Toutes sortes de pièces.

Comme s’il en faisait des milliers.
Cent mille.
Davantage.

Je fais un pas en arrière avec la sensation de sortir d’une transe. Les mouvements de l’homme se sont arrêtés, il contemple son œuvre, muet. Quand j’essaie de voir à mon tour, les contours de la pièce se confondent, s’entrelacent.
L’homme se tourne vers moi. Je tiens la bougie, depuis tout à l’heure, à pleine main, et la cire orange, rouge, blanche, coule entre mes doigts. Je crois que je brûle. Mais je ne sens rien.
L’air triste, l’homme prend ma main et m’accompagne au-dessus de son bureau.

Je ne sais pas où je suis. Je ne sais pas si je suis. Je n’ai qu’une certitude.

Le Château s’est endormi.

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