Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE AUX HORLOGES EXTRÊMEMENT BRUYANTES
LA PIÈCE AUX HORLOGES EXTRÊMEMENT BRUYANTES

LA PIÈCE AUX HORLOGES EXTRÊMEMENT BRUYANTES

Emilie ♥ as Emilie ♥

Avant de regarder dans quelle pièce j’ai atterri et si je suis en danger ou non, je prends mon carnet et note la date du jour (oui, je sais, j’ai toujours eu un du mal à mettre en ordre mes priorités. Je vous avais dit que j’étais un peu folle.) Et encore avant de lever la tête, j’écoute.
Il y a des « tics tacs » qui résonnent. Ils ne sont pas coordonnés, et c’est un peu énervant.
« Tics, ti-acs, tacs, ti-acs. »
Je retire ce que j’ai dit. C’est TRÈS énervant.
Je lève enfin les yeux. Comme je m’en doutait, il y a des horloges. Partout. Empilées contre les murs, les unes sur les autres. Petites, grandes, grosses, modernes, vieilles. Il y en a même sur le sol. Je veux dire, le sol est fait d’horloges. Les aiguilles tournent. Parfois, la trotteuse s’arrête, puis reprend son inlassable mouvement circulaire.
Je fais quelques pas en avant. J’ai l’impression que le bruit s’amplifie. Il monte crescendo.
Je n’ai pas peur de casser quelque chose. En plus, si jamais je brise une des horloges, ça fera un bruit en moins.
Il faut toujours voir le bon côté des choses, pas vrai ?
Les heures sont différentes, aussi. Sur un cadran au plafond, il est 00h00 20 sec. Par terre, juste sous mes pieds, il est 14h47 39 sec. Le temps n’a pas d’effet dans cette pièce.
Je recule un peu, jusqu’à ce que je sente un truc froid contre mon dos. Comme une idiote, je m’y appuie encore plus. Et là, « bam ».
Une sorte de mini réveil tombe juste devant moi. Il est bleu, il me fait penser à celui que j’avais à la maison. Il est exactement pareil, avec une forme carrée. Le bout de scotch qui cachait les piles est tombé. D’ailleurs, lesdites piles sont par terre.
Oups. J’ai toujours été maladroite.
Les « tics tacs » se font de plus en plus sonores.
Je ramasse le réveil et le regarde attentivement. Pas de doute. C’est le même. Mais qu’est-ce qu’il fait ici ?
Une substance bizarre coule de l’emplacement des piles. Beurk. Je le laisse tomber par terre, et demande à voix haute : « Où qu’elle est la porte ? ».
Ah oui, j’ai oublié de préciser : je parle haut-marnais et j’ai l’accent haut-marnais. Mais, rassurez-vous, je ne suis pas le seule à rajouter des « que », des « qu’ » partout.
J’aime bien parler toute seule, aussi.
Je fais le tour de moi-même. Et là, ô miracle, je vois une porte. Je m’empresse de la rejoindre et de la pousser.
Changement de Pièce ! Super ! Le bruit commençait à me gonfler sérieusement.

« Vendredi 3 Janvier 2014. Pièce au milieu de nulle part. Il y avait des horloges bruyantes et le réveil que j’avais à la maison. »

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