Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LE HAUT DE LA TOUR TRÈS TRÈS HAUTE ET PAS SOLIDE
LE HAUT DE LA TOUR TRÈS TRÈS HAUTE ET PAS SOLIDE

LE HAUT DE LA TOUR TRÈS TRÈS HAUTE ET PAS SOLIDE

Pièce n°89
Écrite par Sol'stice
Explorée par Analayann
Fait partie de la saga << < Chutes prophéties et assimilées > >>

Le froid de la nuit tombante s’installe contre moi et me réveille. Il est léger. C’est étrange de dire que le froid est léger, mais c’est pas grave. J’ouvre les yeux et tombe en profonde contemplation des étoiles qui s’étendent au dessus de moi. J’adore les étoiles et les cieux. Le froid insiste, s’insinuant en moi, et me force à réagir. Je me redresse en position assise et regarde autour de moi. Je suis bluffée par le décor qui m’entoure. Je suis au sommet d’une gigantesque tour, avec un panorama à 360° rempli d’astres lumineux. Le seul ennui, c’est que j’ignore pourquoi je suis là. A y réfléchir, ce qui me prend pas plus de deux secondes dans l’état actuel des choses, je ne me souviens de rien. Ni qui je suis, ni où, ni rien de ce que j’ai vécut avant. Rien, comme si ma vie commençait ici. Enfin, je sais que je suis amnésique. C’est pas mal, non ?
Je me relève, prenant appui sur le sol dallé, et me rapproche du bord de la tour. Je me penche au dessus du garde-fou et laisse glisser mon regard vers les profondes noirceurs qui s’étendent au dessous de moi. Je suis si haut que je ne vois pas le sol. Je devine seulement d’autres bâtiments, ombres parmi d’autres. On dirait un château tordu, sa silhouette se découpant à peine. Je m’aperçois que je prends plaisir à regarder le vide. Je ne souffre pas du vertige. Bonne chose, vu ma hauteur.
Mais ça ne m’aide pas beaucoup. Je ne sais toujours rien de plus, et je sais maintenant que je pourrais pas partir par là. Je ne suis pas suicidaire, quand même… je retourne au milieu de la plateforme et chercher, en vain, il faut le préciser, une issue, une trappe, ou une autre chose dans le genre. Déçue, et légèrement titillée par une impression d’urgence, j’entreprends de faire le tour de ma prison de fortune. C’est assez rapide, vu comme c’est petite, et ça m’avance pas du tout.
Quelque peu énervée par ce manque de choix, je tape violemment du pied par terre. Action puérile, je veux bien l’avouer, mais qui à le mérite de produire un grand craquement. J’ai juste le temps de me faire la réflexion que je n’aurais pas dû, car soit j’ai une force d’éléphant, soit la charpente en dessous n’était pas solide, et je tombe. Le sol s’est carrément fendu et je dégringole au milieu des pierres de taille et des débris de bois.

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