Violette as Violette
J’entre cette fois-ci dans une pièce très spacieuse, entièrement blanche. Une musique d’orgue résonne dans la voûte immense, et des pétales de roses me tombent dessus. J’ai un peu de mal à avancer, je ne sais pas trop ce que je…
Ah. Tiens. J’ai compris.
Je n’ai plus mes habits d’aventuriers, pratiques et légers, mais une immense robe de dentelle blanche et de crinoline. Mon sac a cédé la place à un énorme bouquet de fleur et mes cheveux sont couverts d’un voile blanc comme neige. C’est seulement à ce moment que je me rend compte qu’une foule compacte s’entasse autour de moi et me regarde intensément. Quelque chose m’entraîne vers l’avant, je ne peux pas m’empêcher de marcher, ni d’arborer un sourire jubilatoire d’ailleurs. Mes pas m’emmènent vers un autel blanc derrière lequel est penché un petit homme, et où m’attend…
Oh non.
L’homme qui m’attend, là-bas, je suis convaincue que c’est celui qu’on veut me faire épouser. Je comprends enfin que c’est une église ici, et que je m’apprête à me marier. Mais à peine ai-je fait ces conclusions que déjà je suis face à l’homme, à lui lancer des regards amoureux, à écouter avec attention le discoure du prêtre. Enfin, il pose la question fatidique. J’entends mon « fiancé » répondre un « oui, je le veux » débordant d’amour, puis la question m’est adressée. Ma bouche s’ouvre toute seule pour prononcer un début de phrase…
-Oui, je le…
Mais qu’est-ce que je fiche ? reprends-le contrôle, Vent, reprend-le contrôle ! allez ! Je me mes à bafouiller, je panique totalement :
-Je le…NNNNoui, je… je ne…Veux…non…oui…
Je n’y arrive tout simplement pas. Un simple petit non, impossible à prononcer. Et enfin…
-NON ! JE NE VEUX PAS !
Soulagée, je m’apprête à courir vers la porte qui se trouve à l’opposé mais mon « mari » se transforme soudainement en un espèce de crocodile humain, un monstre effroyable… Immédiatement, par un réflexe fulgurant, ma main fuse vers le fourreau de mon poignard…
Ah tiens non.
Là où ma main atterrit, il n’y a que de la soie brillante. Fichue robe. Plus qu’une solution : je fonce à travers la foule de monstres en colère et j’atteint enfin, par un miracle inexpliqué, la porte somptueuse que j’ouvre d’un grand geste avant de m’engouffrer dans cette nouvelle pièce, ma robe en lambeaux se transformant immédiatement en mes habituels habits.
Ouf…