Louvelo as Louvelo
J’entrais dans la pièce suivante, encore un peu frissonnante, les bras serrés contre mon corps, grelotant. Et quand je vis… Quand je la vis, cette pièce…
Je tombai à genoux, sans voix. Une table s’étendait à perte de vue dans la salle aux dimensions gigantesques. Une douce chaleur régnait, bien que je ne vis aucun feu, aucune cheminée.
Et, plus que tout cela… Devant moi, alignés sur la longue table nappée de tissu blanc et soyeux, des mets de toutes sortes… De la nourriture ! Je sentis mon estomac gronder d’impatience, mais mes instincts d’aventurière me retenaient. Je voulais être sure de pouvoir manger la nourriture disposée devant moi. Soupirant, je dus faire appel une nouvelle fois à la vérité. Je fermai les yeux, posant ma main sur le manche de ma dague. Mon esprit quitta la pièce, se perdit loin, très loin dans les sombres méandres des consciences torturées, des secrets douloureux, des vérités cachées… Je me concentrai pour trouver, perdue au milieu de tout cela, la vérité que je cherchais…
Je rouvris les yeux précipitamment, un peu tremblante. Mais je savais, au moins, que la nourriture était saine.
Incapable d’attendre un moment de plus, je m’assis sur une chaise, et tendit la main vers une énorme tarte au citron, ornée de fines tranches d’agrumes élégamment disposées sur sa surface jaune vif. La portant à ma bouche, je mordis dedans vivement. Je laissai échapper un grognement d’extase. C’était délicieux… Exquis… J’engloutis la tarte, savourant chaque bouchée, puis me tourna vers les autres aliments.
Lentement, je dévorai avec délectation: Une dinde rôtie, Un steak de bœuf aux fines herbes, d’innombrables tranches de pain, une multitude de tartes, des pâtisseries orientales délicates, une buche de Noël, un gros saucisson, et d’autres plats exquis que je ne citerais pas tant j’en ai mangé.
Quand mon festin fut fini, j’appuyai le dos sur ma chaise, repue, le ventre lourd. Sortant ma dague de son fourreau, je découpai soigneusement quelques bouts de nappe, non sans me sentir coupable d’abimer une aussi belle pièce, et enveloppai quelques aliments, que je rangeai dans mon sac.
J’eus une pensée pour Dragon, loin, explorant seul d’autres pièces. Mais je secouai la tête. Il savait se débrouiller.
Je restai assise quelques minutes, ayant fortement envie de dormir après ce lourd festin, puis je dus me relever et pousser une autre porte.