Papergirl as Papergirl
(La petite amoureuse: épisode 1)
Je tombe… Tombe… J’ai l’impression que cette chute ne finira jamais. Je ferme les yeux. Le sol, lorsqu’il me touche, me surpris presque et la douleur de l’atterrissage me monte aux lèvres. Un cri s’échappe de ma gorge.
Je reste un moment sans bouger.
Puis, je secoue, hésitante, mes jambes, mes bras et enfin je me lève doucement. Ouf! Rien de cassé, malgré le mal qui se dégage de mon corps et le sang qui coule de mon coude.
J’essaie de me faire un bandage, en arrachant un bout de mon sweat-shirt: je n’avais pas prévu assez de pansement et j’ai tous utilisé avant d’arrivé dans le château. Faut dire que le parcours avant d’arriver à destination, a été très éprouvent.
Je resserre mon bandage, pour éviter que le sang ne s’en coule trop. Espérons que ça suffise!
Enfin mon regard balaie la pièce où je me trouve. C’est un couloir, rempli de portes.
Je ne suis pas très rassurée et un instant, je me surpris de me demander ce qui m’a pris de venir ici… Des questions qui n’avaient aucune importance avant, fusent dans mon esprit:
Qu’est-ce que ça va m’apporter d’explorer ce château dans la vie futur? Qu’est ce qui m’a pris de vouloir partir de chez moi?
Je pensais que cette aventure allait me changer. Cela j’en suis toujours sûre. Mais est-ce que je vais en sortir vivante? Ou en bonne santé? Je n’en suis pas certaine.
Dans tous les aventuriers qui sont partis, un seul en est revenu. Mais son état était misérable, il n’avait plus qu’une jambe (on se demande comment il a pu revenir chez lui) et il n’arrêtait pas de répéter: «Elle dirige les marionnettes… Elle dirige les marionnettes…» Il délirait et la nuit, je l’entendait hurler, dans la rue.
Un frisson parcourt mon dos… Qu’est-ce que cet homme voulait dire? Qui sont ces marionnettes et qui est « Elle »?
C’est sûrement ces questions qui m’ont poussé à partir; ma soif d’aventure, de découverte et danger. Un trait de caractère qui m’a valu tellement de punitions à l’école et de reproches dans ma famille: « Tu ne seras jamais une fille respectable! » ou « Travailles un peu plus et fais donc un peu moins la folle! »
Je soupire. Je n’a jamais été une fille comme les autres, mais j’ai fini par m’y habituer.
Un mauvais pressentiment s’empare de mon esprit. Je frisonne, me rappelant de l’impression que j’ai eu en voyant l’ombre du château se dessiner dans le brouillard… Une étrange excitation… mélangée à la peur…
Je veux, soudain, rentrer chez moi. Ce n’était pas ma famille qui me manquait (limite si elle s’en fichait que je sois parti) C’était « lui »… « Lui » qui me manquait…
Je secoue la tête. Je me suis promise de ne plus y penser! De toute façon, c’est trop tard, maintenant pour rentrer, la fenêtre par laquelle, je suis entrée est bien trop haute pour que je puisse ressortir.
Au revoir ma vie d’avant!
Au revoir « Lui »!
J’avance dans le couloir, les portes s’alignent devant moi, toutes de couleurs différentes, une jolie dorée attire mon attention. Je pose ma main sur la poignée. Et j’appuie.
J’ai une dernière pensée avant de pénétré dans la pièce:
« Bienvenu l’aventure! ».