Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LE MAGASIN « AU BONHEUR DES OGRES »
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Louvelo as Louvelo

-Papergirl?
Pas de réponse. Mon amie fixe le vide sans rien dire. Nous sommes assises dans la pièce, reprenant notre souffle.
-Papergirl ? je répète avec plus d’insistance, lui secouant le bras vivement.
Elle se retourne lentement. Son regard semble planer dans le vide un moment, puis elle semble enfin me voir.
-Oui, quoi ? elle me demande.
J’hésite un moment. Son ton me semble trop dur, différent de celui qu’elle à d’habitude. J’hausse les épaules. Surement une impression.
-Tu ne trouves pas ça étrange, quand même ? Nous avons été emmenées, non ? Après le laboratoire. On nous avait attachées, mais…Quand quand j’ai ouvert les yeux, il n’y avait personne, et j’étais libre.
Elle hausse les épaules, évitant de me regarder.
-Je ne sais pas.
Je ne me suis pas trompée. Son ton est méchant, elle semble distante, hautaine. Je fronce les sourcils. Cela ne lui ressemble pas.
-Papergirl, ça va ? je lui demande, essayant de cacher l’irritation dans ma voix.
-Oui ! C’est quoi ton problème ? me demande-t-elle, se tournant brusquement vers moi.
Je me lève brusquement, le sang battant à mes tempes.
-Je n’ai rien fait, alors tu te calmes !
Elle me regarde distraitement.
-Quoi ?
Mon cœur manque un battement. Quelque chose ne vas pas avec Papergirl. Ma main effleure la lame de ma dague, mais je la retire vivement. Je… ne suis pas prête à ressentir la douleur de la vérité. Pas maintenant, en tout cas.
Je secoue la tête.
-Non, rien. Tu viens ?
Elle hoche la tête, puis se lève.
Nous observons la pièce, bien reposées. Mes yeux s’agrandissent quand je remarque que c’est un magasin.
Sur les étagères colorées sont disposées des armes, des armures, de la nourriture, de la corde, des vêtements, des sacs, des bouteilles, tout ce qu’il faut pour explorer.
Au-dessus des étagères, une enseigne en bois terni lit : « Au bonheur des Ogres ». Le nom du magasin, cependant, semble ne rien dire : les vêtements sont taille humaine, et les objets disposés dans le magasin ne me semblent en aucun cas faits pour les ogres.
-C’est génial ! Il n’y a personne ! On peut se servir, alors.
Papergirl ne répond rien. Je fronce les sourcils, sérieusement agacée par son comportement dérisoire.
Je m’avance, choisissant sur les nombreuses étagères les objets de mon choix. Ce faisant, je sors et dépose aussi des objets dont je n’ai plus besoin : des vêtements trop petits, ou tout simplement ce dont je ne veux pas. Je ne peux pas tout garder : mon sac est déjà très lourd.
C’est alors que je comprends, remarquant que les objets des étagères sont usés, mais en bonne condition quand même : le magasin est basé sur un système de troc. On dépose nos affaires, on en prend d’autre. C’est sans doute pour cela qu’il n’y a personne. Je me garde de le dire à Papergirl : vu son humeur, il ne vaut mieux pas.
Je dépose donc ainsi : une vieille corde usée, des vêtements – quelques t-shirts, des pantalons – une bouteille trop grosse et lourde pour que je puisse la porter aisément, quelques bourses de cuir dont je ne me sers pas….
Et je prends : Un gantelet de cuir dur, afin de protéger ma main gauche – celle, bien évidemment, qui ne porte pas ma dague – une bouteille d’eau légère, un nouveau rouleau de corde, plus long que l’ancien, des petites boites en plastique pour ranger ma nourriture, et, enfin, des vêtements : des t-shirts noirs, ou gris, de couleur neutre, des pantalons munis de poches, et des sous-vêtements.
Papergirl prend également deux ou trois objets, en déposant d’autre sur l’étagère.
Je souris. J’aime bien ce magasin, son système ingénieux et peu couteux. Ayant pris ce que je voulais, je sors de la pièce, suivie par Papergirl.

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