Hidden in the fog of my eyes ~ Yume-chan as Hidden in the fog of my eyes ~ Yume-chan
pièce 3
La pièce explose en mille fragments rougeoyants. Heureusement pour moi, l’armure qui englobe mon bras remplit bien son rôle. Le souffle de l’explosion me brûle le visage et le corps tout entier (j’aurai du remarquer mon… manque de vêtement un peu plus tôt), si violent que je suis contrainte de fermer les yeux.
Mais cela ne dure qu’un instant. Je rouvre les yeux. Eh ben mince, alors ! Un tessons m’a cramé une mèche de cheveux !
Sous le regard insistant de Manna, je rentre dans la pièce suivante en passant par le trou béant que je vient de créer.
Ce n’est pas vraiment une pièce. Plutôt un couloir, je dirai. Assez large, mais un couloir. La chaleur est à la limite de l’insupportable. D’un claquement de doigt (c’est bien pratique) je fais apparaître directement sur mon corps une armure composee de pièces de tissus et de métal faites dans des matières résistantes au feu.
Je me retourne. Derrière moi, il n’y a qu’un mur. Le trou a disparut. A côté de moi, j’entends Manna parler de pièces temporaires, de limite… Mais de manière trop confuse a mon goût pour que j’en saisisse le sens.
Même protégée comme je le suis, il fait vachement chaud. Autour de moi, les murs ont une teinte écarlate. Des haches, des labrys, des marteaux, des épées sont exposés sur les murs. Une nouvelle salle d’arme ?
Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale (d’excitation évidement !) Si je doigt me défendre, une arme invoquée d’un simple claquement de doigts ne sera pas assez puissante.
Je me met en garde et ferme les yeux.
Le sort résonne dans mon esprit.
« Toi qui pourfend les enfers
Et qui brave les flammes
Au nom des 46 feux du ciel,
FLAMMENDE SVERD ! »
Dans mes mains apparaît un sabre a la lame longue et droite, et dont la garde est faite dans un métal noir nervuré de rouge et orné de rubis.
J’avance prudemment. Des enclumes sont entassées dans une niche.
C’est curieux, mais j’ai l’impression d’être observée.
N’y tenant plus (je supporte assez mal la pression), je m’écrit :
– Toi qui te dissimule a ma vue, montre toi, si tu n’es pas un couard !!
Une enclume se soulève, puis fonce droit vers moi. J’ai tout juste le temps de lever mon bras pour me protéger grâce a la partie d’armure qui le recouvre, mais le choc est violent et je titube malgré moi.
– Bien essayé.
Je me retourne vivement, en prenant soin à ce que mes cheveux voltigent en une courbe gracieuse (tout en dans le mouvement de tête).
Face à moi se tient un être étrange. Humanoïde, il a la peau basanée, des yeux et des cheveux couleur de braise, et son corps est recouvert d’étranges tatouages. Ses oreilles sont légèrement pointues. Il ne porte qu’une paire de botte, un pantalong ample et un tablier de cuir, mais ne semble pas incommodé par la chaleur étouffante.
– Qui es-tu ? je lui demande.
– Tu ne devine pas, me répond-t-il avec un grand sourire qui découvre des dents pointues.
Je me rend compte que je peux voir le couloir a travers son corps.
– Un fantôme ?
– Ah, non ! Je n’ai jamais vécu au sens où vous, les humains, l’entendez. Du coup j’aurais plutôt du mal à mourir… Je suis Smi, le gardien de cette pièce.
– Smi? Tu es forgeron ?
– On peut dire ça. Je forge les armes pour les dieux de l’au delà. Tu veux essayer ? me dit-il avec un sourire carnassier (mon dieu ces canines !!)
– Euh, ça ira, merci.
– Alons, ça ne durera qu’un instant. Tu ne sentira rien.
Là, ça commence à sentir mauvais. Vraiment mauvais, je recule d’un pas. Deux pas. Trois pas. Je me retourne et pars en courant. Le fond du couloir est fermé par une porte au bois vermoulu dont le loquet occupe la moitié du mur. Je n’aurai jamais le temps de le débloquer !
J’entends un sifflement derrière moi. Je me baisse, juste à temps pour voir passer une enclume à cinq centimètres de ma tête, qui explose la porte.