Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DES ÉTOILES ET DE NOËL
LA PIÈCE DES ÉTOILES ET DE NOËL

LA PIÈCE DES ÉTOILES ET DE NOËL

Miss Lovegood as Miss Lovegood

J’ouvrai la porte et je m’engouffrai dans une nouvelle pièce. Enfin, ce n’était pas vraiment une pièce. Nous étions en haut d’une tour. Au-dessus de nous, le ciel noir s’étendait à perte d’horizon. Au bord du vide, des petites murailles nous encerclaient et formaient un arc de cercle. Nous étions sûrement le chemin de ronde du château. Je m’avançai jusqu’au bord et regardai dans le vide. En dessous de nous, une immense fontaine éclairait la nuit.
Poussière d’étoiles recula.
-Tu as le vertige ?
-Oui, répondis-t-elle avec une expression de dégout.
Je levai les yeux. Au-dessus de nous, les étoiles brillaient dans le ciel. Elles formaient des constellations. Je découvris un cheval ailé -Pégase- ainsi qu’un lion qui rugissait. Une étoile filante découpa le ciel noir. Je suivis des yeux sa trajectoire jusqu’à ce qu’elle disparaisse. La lune apparut en entier. Cette immense boule, halo de lumière, semblait arroser les étoiles grâce à ses perles lumineuses.
Un petit vent souffla. Je frissonnais. Je fermai les paupières. J’entendais le son de la brise. Ses douces chansons résonnaient dans mes oreilles.
-C’est beau…
-Magnifique, répondis-je à Poussière d’étoiles.
Soudainement, j’aperçu une forme qui traversait le ciel. Elle fonçait sur nous et grossissait au fur et à mesure qu’elle se rapprochait. Je commençai à distinguer plusieurs choses. D’abord des rênes. Puis un traineau, sur lequel était assis un bonhomme habillé en rouge.
– Le père Noël, soufflais-je
-On est sûrement le 24 décembre.
Poussière d’étoiles avait raison. Le père-Noël s’approcha de nous et atterrit au sommet de la tour.
-Tiens tiens, voici deux jeunes gens, qui êtes-vous ? Dit-il d’une voix chaude et grave.
-Poussière d’étoiles, Esprit et Ara.
-J’ai des petits cadeaux pour vous, aventuriers de cet immense château.
Il fouilla dans sa hotte et en ressortit trois paquets.
-Joyeux Noël, nous dit-il en nous tendant les paquets.
Poussière d’étoile ouvrit le sien. Il contenait un magnifique carnet, très décoré, avec des pages en parchemin. Sur la première, on la voyait lorsqu’elle combattait les poules rencontrées dans le poulailler. Sur la deuxième page, j’étais représenté avec le carnet-transporteur. Toutes les pages étaient illustrées par des moments de notre grande aventure. J’aimais particulièrement celle où Poussière d’étoiles dirigeait le bateau serpent et celle où on me voyait coincée dans la toile d’araignée. Dans son paquet, Poussière d’étoiles avait également un joli petit poignard incrusté de rubis et une plume de paon pour écrire dans son carnet ; certaines pages étaient vierges.
Mon cadeau était un miroir. Je me regardai dedans mais au lieu de voir mon visage, une jeune fille me souriait. J’avais le sentiment de l’avoir déjà vu mais où ?
-Mais bien sûr, c’est Miss Lovegood ! M’exclamai-je
Comme si elle m’entendait, la jeune fille hocha la tête.
-Tu n’es pas morte ! Tu es où ? Toujours dans le château ? Lui demandai-je
Elle hocha à nouveau la tête, puis disparue.
J’émergeai de ma transe et je rangeai mon miroir dans mon petit sac. A présent, Ara déballait son cadeau. À ma grande surprise, son paquet était vide. Je m’approchai pour regarder de plus près. Non ! Il y avait bien quelque chose. Des minuscules perles blanches. Elles s’envolèrent et sortirent de la boîte. Elles dansaient autour de nous puis se multiplièrent, jusqu’à envahir le ciel.
-De la neige ! S’exclama Poussière d’étoile
Nous restâmes longtemps immobiles, à regarder la neige et les étoiles.

Petit à petit, le sommeil vint me chercher lentement. Après toutes nos aventures, nous pouvions nous reposer. Je fermai délicatement les yeux. Je m’endormis en gardant l’image des étoiles et des cadeaux dans la tête.

***

En haut de la plus grande tour du Château des 100 Milles Pièces, trois personnes dorment éclairés par le coucher de soleil. L’une est une petite fille semblable à une sorcière aux cheveux verts. L’autre est un fantôme blanc opaque. Le dernier est une grosse araignée.

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