Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE ROUGE SANG DE LUCIFER
LA PIÈCE ROUGE SANG DE LUCIFER

LA PIÈCE ROUGE SANG DE LUCIFER

lolo as lolo

J’avançais encadré par Ahna’ï et de Yann. Ils étaient rassurant. Enfin surtout Ahna, grande, musclée, et puis, c’eétait quand même une ex-cannibale. Certes ça peut sembler effrayant mais là, dans ce couloir sombre, traversé par des esprits errants, elle était rassurante. Yann, du haut de son 1m90, aurait pu faire peur si il n’avait pas été si maigre et si je n’avais pas su pertinemment que la vue du sang le faisait vomir, même si il s’était considérablement endurci au contact d’Ahna.
Tout à coup, je m’arrêtais. Un rat parti en couinant dans un trou du mur. Il tirait un doigt humain derrière lui. Je frissonnai. L’aile sud du château étais vraiment la plus effrayante. Il y avait une porte rouge foncé devant nous.
-On rentre? demanda Ahna
-Vous êtes sur que c’est une bonne idée? demanda timidement Yann.
-Arrête de faire ton froussard Yann! Tu sais très bien qu’on a pas le choix! On doit voir toutes les pièces! Les autres comptent sur nous! m’énervais-je. Il ne soutient pas deux seconde mon regard. C’est vrai que mes yeux, un bleu foncé, l’autre marron clair, produisait un curieux effet, dérangeant.
-Oui mais regarde. Le nom de la pièce, dit-il d’une petite voix.
Je lis le nom de la pièce. La pièce rouge sang de Lucifer.
-Il y a écrit quoi? demanda Ahna, qui ne savait pas lire.
Yann lui dit. Elle haussa les épaules.
-Bah on va pas y passer la nuit. De toute façon on a pas le choix. Elle poussa la porte.
Je rajustai ma ceinture portant tout mes couteaux et avançai dans la pièce. Bientôt entourée par Ahna, qui avait dégainé sa hache, et par Yann, qui n’avait rien dégainé du tout et n’avait pas l’air rassuré, je parcourus l’endroit du regard. Les fenêtres étaient fermées par des rideaux. Au fond il y avait un lit à baldaquin dont on ne voyait pas l’intérieur, il était encadré par deux tables de chevet. A droite trônait un buffet et son tabouret . A gauche, quatre fauteuils encadraient une table basse. Au sol il y avait un grand tapis. Le tout était éclairé par un énorme lustre. Mais le plus frappent était la couleur. Les murs, le sol, le plafond, les meubles, la lumière, tout était rouge foncé.
-On dirait du sang, murmurai-je.
-Tiens, j’ai de la visite, dit une voix grave, effrayante, qui se répercuta contre les murs.

Nous fûmes figés sur place. La voix provenait d’un des fauteuils. Un grand être s’en leva. Il se tourna vers nous. Il était grand, encore plus grand que Yann. Il abhorrait un sourire sardonique et cruel. Sa peau était rouge et il avait deux cornes rouges sur le front, dépassant d’entre ses cheveux noirs.
-Lucifer, murmura Yann, qui palissait de plus en plus.
-Pour vous servir, répondit en s’inclinant le démon, toujours avec son sourire cruel, que puis je faire pour vous.
-Rien, répondit Ahna, on ne fait que passer. Elle envoya un coup de coude a Yann. Il sursauta, sortit son carnet et commença à faire un croquis de la pièce avec sa situation dans le château.
-Il me semble m’être mal fait comprendre, continua Lucifer, toujours souriant, je vais reformuler ma question : que vais je faire de vous? Son sourire disparut. Si vite que je ne puis pas suivre ses mouvements des yeux, Ahna lança sa hache sur le monstre. Il l’évita sans problème.
-Tsss tsss, dit-il en secouant son doigt devant le nez d’Ahna comme un maître mécontent de son élève, vous me décevez, Ahna’ï, je croyais pourtant que vous étiez la plus dangereuse de la bande.
Yann avait arrêté de dessiner la pièce. Il avait rangé son carnet et regardait tour à tour Ahna et Lucifer.
Sans réfléchir, je pris une de mes dagues, la plus longue, et tentai de la planter entre les omoplates du démon. Il se retourna, ses yeux brûlants comme deux flammes et m’envoya d’une seule main valdinguer à l’autre bout de la pièce. Je heurtai la table de nuit et poussai un cri de douleur avant de m’affaisser sur moi même en gémissant.Yann tourna de l’œil. Ahna me rejoint en courant. Elle vérifia si je n’avais rien de cassé.
-Une épaule déboîtée, un poignet foulé et deux côtes enfoncées, diagnostiqua-t-elle.
Le démon nous rejoignit en se téléportant.
-Dommage, Laetitia, j’aimais ton regard. Mais tu vas devoir mourir, il soupira et tourna la tête. Mais bon, c’est comme ça. Il tourna vers nous un regard brûlant qui nous transperça comme une langue de feu Ahna abrita ses yeux derrière son bras en hurlant.
-Vous avez oublié quelque chose, dis-je d’une voix que j’espérais calme, en soutenant tant que je le pouvais son regard.
-HA OUI, QUOI? dit-il d’une voix qui faillit me faire mourir de peur. Il était effrayant. Son visage reflétait une cruauté et une méchanceté sans borne. Tout à coup, son air se décomposa, et il tomba doucement en avant, sa bouche se tordant en un cri muet. Je crus qu’il allait me tomber dessus, mais il se transforma et disparut en fumé avant de disparaître, laissant apparaître derrière lui le visage pâle et inquiet de Yann. Je lui fis un sourire, qu’il me rendit avant de se retourner pour vomir.
Ahna se leva et l’embrassa lorsqu’il eu fini.
-Merci, dit-elle.
-C’est la première foi que je tue quelqu’un, chuchota t’il, toujours aussi pâle.
-Ce n’était pas quelqu’un, c’était un monstre, affirma-t-elle en le serrant dans ses bras.
Je me relevai avec difficulté.
-Heureusement que tu as l’air aussi peureux, sinon il ne t’aurait pas autant sous-estimé, lui dis-je en m’appuyant à Ahna de mon bras valide.
Il me fit un demi-sourire.
-Je ne sais pas comment je dois le prendre.
Ahna me prit par les épaules.
-Désolé, Laetitia.
-Pourquoi déso… Mon cri se répercuta contre les murs couleur sang. Elle m’avait brusquement remis mon épaule en place.
Je ramassais ma dague avec laquelle Yann avait poignardé feu Lucifer et sortit de la chambre en grimaçant de douleur, le poignet bandé.
Avant de partir, nous marquâmes la porte d’une croix.
-Et une de plus, prononça lugubrement Yann.

Nous repartîmes en silence dans les couloirs tortueux, infestés pas l’humidité et les ténèbres.

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