Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DU MONSTRE ENDORMI
LA PIÈCE DU MONSTRE ENDORMI

LA PIÈCE DU MONSTRE ENDORMI

choupinette as choupinette

Quand je repris enfin conscience, j’étais dans les bras de mon «prince charmant» dont je ne savais pas grand chose à part qu’il avait sûrement décidé de nous accompagner, ce qui ne me plaisait pas tellement car notre première rencontre n’avait pas vraiment été à mon goût. Il était brusque, se croyait dans un livre de contes et ne comprenait rien à rien. Selon moi, c’était assez pour le détester. Je m’extirpai le plus vite possible de ses bras et observai la pièce où nous étions arrivés. C’était une pièce carré, un peu sale, sans fenêtre d’où se dégageait une odeur écœurante. Je vis Émeraude, qui était toujours parmi nous après mon endormissement forcé, regarder au plafond. Elle poussa un cri de stupeur qui me fit lever la tête à moi aussi. Je fis un bond en arrière qui me projeta au sol, sur le carrelage glacé: Accrochée par d’épais fils blancs, une araignée gigantesque somnolait au plafond. Elle prenait pratiquement tout le haut de la pièce et je me demandai comment nous n’avions pas pu la voir plus tôt. Mon prince, qui avait imité notre geste, fit une remarque, pour une fois intelligente:
-Hum, je crois que si elle tombe, on a 7 chance sur 10 de finir écraser!
-tu as raison et je crois qu’il faudrait mieux qu’on sorte de cette pièce, sans bruit et surtout le plus vite possible!
Nous nous mîmes à marcher sur la pointe des pieds, moi la première suivi de mon prince et Émeraude fermant la marche. On n’entendait plus que la respiration assez bruyante de l’araignée et nous étions presque arrivés à l’autre porte au moment où un petit grincement résonna dans la pièce. Émeraude venait de glisser à cause de ses ballerines trop grandes pour elle. Ça n’aurait pas été trop grave si elle s’était juste relevée sans rien dire et que nous avions continué à marcher sans bruit mais, comme si elle avait soudainement oublié qu’il y avait un monstre au-dessus de nos têtes, elle se mit à pleurer et à crier:
– Aie aie aie! J’ai mal au dos! Et à la tête! Et à mon coude!
C’était vrai que le dos de sa robe était un peu déchiré et son coude ensanglanté mais il fallait qu’elle se taise au plus vite car la situation était critique. Mon prince mit un doigt sur sa bouche pour lui faire signe de se taire mais ce n’était pas suffisant:
-Aie, je peux pas continuer, laissez moi mourir!
Cet instant de comédie fit déborder mon vase intérieur et je la giflai sans vraiment me rendre compte de ce que venais de faire. Mais l’essentiel c’est qu’elle était maintenant aussi causante qu’une carpe. Cette fois nous étions prêts à déguerpir de la pièce mais l’araignée surgit devant nous, bien réveillée et nous boucha le passage. Elle s’avançait vers nous d’un pas décidé et il fallait que je trouve quelque chose pour me défendre. C’est à ce moment que j’aperçus trois épée, une toute petite et deux plus grandes, qui semblaient n’être là que pour nous, accrochées au mur. Je leur criai de s’en emparer en même temps que moi, ce qu’ils firent sans attendre car l’araignée s’approchait.
Quand elle jeta une de ses pattes velues vers nous, nous étions tous les trois prêts à la recevoir, nos épées en avant. En temps normal j’aurais trouvé ça totalement ridicule mais là je n’avais même pas le temps d’y penser. La patte du monstre me retomba dessus si brusquement que je m’effondrais au sol, mais mon épée l’avait transpercé. Un sang violet et gluant s’échappait de la blessure et dégoulinait sur moi. Mon prince profita du moment de surprise de l’animal pour lui enfoncer son épée dans une autre de ses pattes. Le sang jaillit laissant des taches violette sur les murs. Je repris mon épée et commença une entaille dans le corps gigantesque de la bête tandis qu’Émeraude s’acharnait à retirer la sienne qu’elle avait réussi à planter dans la tête de l’animal. Mon prince se mit soudainement à crier: La bête l’avait entouré de fils blancs et collants. Je courus jusqu’à lui pour l’arracher des griffes du monstre. J’y arrivais sans trop de difficultés mais ses jambes étaient collée entre elles et je dus le porter. Je parcourus les quelques mètres qui nous séparaient de la porte avec mon prince sur le dos pendant qu’Émeraude faisait diversion. Arrivée là, je l’appelais et elle courut jusqu’à la porte, l’araignée à ses trousses, et nous passâmes ensemble la porte avant de la refermer brusquement derrière nous.

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