Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LE COULOIR AUX ARMURES EN FER PAS ROUILLÉ
LE COULOIR AUX ARMURES EN FER PAS ROUILLÉ

LE COULOIR AUX ARMURES EN FER PAS ROUILLÉ

Dorémie ♫ as Dorémie

(Les aventures de la petite et téméraire journaliste Rachelle)
Enfin.
J’ai fait le grand pas.
Je suis entrée.
J’étais partie de chez moi convaincue que j’allais ressortir de ce château maudit.
Peu importe ce qu’ils m’ont dit à la rédac. « N’y vas pas ! Tu es trop petite pour affronter tous les dangers de ce château ! Tu vas mourir ! Et gnagnagna ! ».
Je m’en fiche ce ce qu’ils pensent. Ils verront que je suis quand même courageuse et que je vais leur apporter un bon article et là, ils auront enfin un peu de respect envers moi, et peut-être, si je suis clémente, ils pourront lécher mes bottes.
Sauf que là, je me demande si je n’ai pas fait une bourde.
Après avoir poussée la lourde porte en chêne massif, je dû plisser mes yeux car il faisait plutôt sombre. La seule lumière venait des fenêtres sales hautes sur les murs. La première pièce était en fait un un long corridor au plafond voûté, avec, tous les 10 mètres, une armure de chevalier de chaque côté du couloir. Même pas rouillés. Les seuls meubles étaient des consoles parfois renversés par terre, contre le mur, avec, je suppose, 5 centimètres de poussière sur chacune d’entre elles et les vases posés dessus. Sur les murs, il y avait des vieux tableaux représentants des personnes au regard inquiétant qui donnaient la chair de poule. Eux aussi poussiéreux. Ça va encore être comme dans les films, les armures vont essayer de me trancher en morceaux avec leurs épées dés que je leur passerai devant. Pfff, aucune imagination. Je repérai la porte au fond du couloir. Ça me sera sûrement utile, je pense, si je ne veux pas finir ma vie ici. Je sortit Eliott, mon calepin, et Fanny, mon stylo 4 couleurs de mon sac. Quoi, j’ai le droit de nommer mes affaires ! Et j’écrivis :

Couloir d’armures de chevalier tout le long.

Puis, je m’avançai prudemment. Aucune armure ne bougeait lorsque je passais devant. Hum, ça va, ce n’est pas comme je pensai. A peine eus-je songé ça qu’une lame bougea et siffla au dessus de ma tête ! Je n’eus même pas le temps de me baisser, ma petite taille avait tout fait, elle m’avait sauvé la vie! Je courus vers le fond du couloir, presque impassible aux lances qui passaient, mortelles, au dessus de ma tête pour m’abriter loin du périmètre des lames des armures et écrire :

Armures qui bougent et lances voulant trancher la tête des étrangers.

Puis, essoufflée, je m’appuyais au mur pour reprendre mon souffle. J’aurai peut-être dû m’entraîner avant de venir, faire de l’exercice ou de l’escalade. Tant pis, je ne pouvais pas rebrousser chemin. Puis je réfléchis, qui était le propriétaire de ce château ? Pourquoi l’avoir construit ? Tout en griffonnant ces questions sur Eliott, j’entendis un cliquetis de fer derrière moi. Je me retournai et vit les armures qui se mirent à bouger vers ma direction, leurs lances tendues vers moi. Je ne pouvais fuir, elles m’encerclaient, et la porte de sortie était trop éloignée. Quelle idiote ! J’aurai dû sortir d’ici tant que j’avais le temps ! Je réfléchissais à toute allure pour trouver comment je pouvais me faufiler entre elles et atteindre rapidement la porte. Elles progressaient lentement, et ne pouvaient me voir, juste entendre ma présence. Je profitais de cette atout et sortit une grosse gomme de mon sac et la lança de toute mes forces derrières elles en visant un vase poussiéreux sur une console, qui tomba par terre et se fracassa. Les armures, alertés par le bruit se retournèrent, et, profitant de ce moment d’inattention, je m’élança vers la porte de sortie de ce couloir, et m’engouffra dans la pièce suivante.

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