Les petits nuages dans le ciel attirent immédiatement mon attention. Ils brillent et illuminent la pièce. Tout en moi me pousse à vouloir les attraper. Il faut absolument que j’atteigne ces nuages, qui semblent renfermer une sorte de récompense, un je-ne-sais-quoi qui rendrait ma vie plus belle.
Alors je cours et je cours pour les attraper.
Mais ces nuages s’éloignent toujours plus. Et ils montent dans le ciel. De fait, si je m’arrêtais et réfléchissais rationnellement, je me dirais qu’ils sont inaccessibles. Je le sais bien au fond mais… je ne veux pas cesser de les poursuivre. Après tout, l’effort en vaut bien la peine puisqu’ils renferment un trésor merveilleux.
Alors je continue de courir après l’infini.
Je dérape et tombe. J’ai mal partout. Je suffoque d’épuisement. Je suis incapable de continuer de poursuivre ces nuages, j’ai mal aux jambes et je saigne. Mais… je n’écoute ni mon corps ni ma raison pensante et préfère continuer ma quête. Il ne faut jamais abandonner. Sinon je passerais à côté d’un quelque chose inoubliable. Je regrettais toute ma vie d’avoir cesser de poursuivre les nuages.
Et puis ici au sol ce n’est pas très intéressant. On ne peut pas voler comme les nuages. Ma vie ne me rend pas heureux. Je ne possède pas de trésor tel que celui que possèdent les nuages. De même, je n’ai pas d’ami hormis Poussière d’étoiles. Je suis très seul en fait, contrairement à ces nuages par milliers. J’ai donc tout intérêt à les poursuivre. En fait, c’est même indispensable, c’est le seul moyen d’être heureux. Je n’ai rien et eux ont tout, je suis invisible et ils me promettent la lumière… C’est une quête du bonheur.
J’ai soudain peur. Attraper les nuages me paraît désormais être une nécessité. L’unique moyen d’atteindre mes objectifs, de devenir quelqu’un, d’être heureux, peut-être même de sortir de ce château et de comprendre qui je suis et ce que je fais là… Ces nuages ont tant d’importance pour moi que je suis effrayé à l’idée de ne pas les atteindre.
BIM. Je tombe la tête la première dans un fossé. A force de courir la tête dans les étoiles, je n’ai pas fait attention au sol et je me suis pris une branche dans les pieds. Je me frotte le crâne en observant les alentours. Les nuages avaient capté toute mon attention si bien que je n’ai même pas pris le temps de découvrir cette pièce.
J’ouvre les yeux. La pièce est magnifique et brille de mille couleurs. Il y l’herbe, verte comme si on l’avait peinte, la rivière bleue, les fleurs rouges et les rochers argentés et dorés. La pièce respire la sérénité avec l’eau de la rivière qui ruisselle doucement et le soleil qui réchauffe l’atmosphère et illumine les pierres.
C’est un petit coin de paradis dans lequel j’ai envie de vivre. Poussière d’étoiles et moi nous asseyons. Je lève les yeux une dernière fois pour observer les nuages pâles et lointains. J’étais plein d’espoir de trouver en eux un trésor merveilleux… alors que cette pièce en est un à elle seule.
A courir après les rêves et leurs promesses illusoires, j’ai oublié de regarder le bonheur qui était à mes pieds.
Auteur : Miss Lovegood sous le pseudo « Miss Lovegood »