Imprégnée de mon intuition et m’étant faufilée avec peine pour fuir les chaînes et les profondeurs lourdes du donjon, je me retrouve dans un couloir de marches. Je cligne des yeux et je les écarquille pour feindre l’obscurité.
Non, il ne s’agit pas d’un défaut de vision ni de langage mais bel et bien d’un couloir de marches. Il ne s’agit pas ici de monter ou de descendre mais plutôt de se repérer ou d’escalader. Je penche ma tête d’un côté puis de l’autre. Rien ne fait sens.
Mon cerveau me joue-t-il à nouveau des tours ou bien cherche-t-il à éveiller des lointains souvenirs d’enfance ? Je m’attends à voir surgir un lapin frénétique digne d’Alice au pays de merveilles ou David Bowie prêt à me pénétrer de son regard perçant.
Étrangement, ces réminiscences me réchauffent et me réconfortent. Je m’assoupirais presque, bercée par mon imagination. Cependant, quelque chose me tiraille, me précède et à la fois me poursuit. Je frotte mon cerveau embué.
J’ai le sentiment que chaque pièce essaye de me raconter une histoire que je n’arrive pas à déchiffrer. J’en suis frustrée et apeurée. N’ayant aucune maîtrise sur moi-même et sur mes émotions, je crains déjà mon prochain réveil.
Instinctivement, je cherche une solution. Mes neurones s’enflamment.
Ne pas dormir ou mieux, leurrer mon esprit vers un état de béatitude extrême, une simulation orgasmique capable de me propulser cette fois vers les recoins les plus moelleux de ce château.
Lutter ou s’abandonner. Je m’assoupis déjà.
Auteur : Sophie Wilford sous le pseudo « Sophie Wilford »