LA PIÈCE COTONNEUSE
LA PIÈCE COTONNEUSE

LA PIÈCE COTONNEUSE

Pièce n°1864
Écrite par didou
Explorée par Altixor

La pièce est cotonneuse.

Le sol est un tapis de nuages dans lequel mes pas s’enfoncent. Les murs semblent faits de brume et une lumière diffuse, sans source apparente, baigne l’endroit d’une clarté apaisante.

Je m’avance, suis surpris de constater la lenteur de mon corps. Est-ce là un contrecoup de ma guérison ? Humhum.

La pièce. Toujours la pièce. Le temps y est suspendu, piégé dans une bulle de bonheur infini. On se croirait presque dans le monde des bisounours, quelques années avant que ces derniers ne se transforment en tueurs sanguinaires.

Je déteste cet endroit.

Je déteste cet endroit et mon sentiment s’amplifie encore lorsqu’un ange aux ailes grisâtres me remarque et s’approche de moi.

— Tu es guéri, constate-t-il sans que ses lèvres ne bougent. C’est bien. Il arrive.

Mes muscles se tendent d’un coup. Un frisson me parcourt le corps et un rictus dangereux étire mes lèvres.

— Les livres de la bibliothèque. C’était toi ?

L’autre ne répond pas et se contente de répéter :

— Il arrive. J’ai hâte. Cela fait si longtemps que je ne l’ai pas vu. Il arrive.

— Oh, qu’il vienne. J’ai quelques mots à lui dire, gronde-je en montrant mes poings.

— Lui aussi, réplique l’ange avec un bref sourire. Je crois… je crois qu’il veut jouer avec toi.

Je n’ai pas l’occasion de m’en étonner. Dans un tourbillon de plumes, l’ange disparaît et ne reste qu’une porte cotonneuse à l’endroit où il se tenait.

Je pose ma main sur sa poignée, la tourne. Mais avant d’en franchir le seuil, je lève les yeux vers le ciel et hurle :

— Je suis Yubi al-Deus, Az Eros l’immortel, Babès le Grand. Et j’arrive pour toi, Château.

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