Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LE JARDIN BLANC
LE JARDIN BLANC

LE JARDIN BLANC

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D’un geste décidé, j’ouvris la porte vitrée et invitai Aqua à me suivre. Les sens encore émerveillés par la salle de chocolat que nous venions de quitter, nous entrâmes dans la pièce suivante un sourire sur les lèvres.
Ce fut d’abord un éblouissement. Une forte lumière blanche coulait vers nous, envahissait l’espace immaculé, nous forçant à fermer les yeux. Quand enfin, je pus contempler à mon aise cette pièce à l’éclat de diamant, j’eus un petit cri de surprise. Ma coéquipière lançait elle aussi des regards étonnés autour d’elle.
Il ne s’agissait pas d’une salle ordinaire. C’était un jardin gigantesque, des massifs de fleurs parfumées, du gazon minutieusement entretenu, des arbres centenaires qui étalaient leurs branches lourdes de feuilles jusqu’à nous. On entendait les oiseaux gazouiller, les écureuils jouer dans les ramages.
Mais le plus étonnant étaient les couleurs. Ou plutôt, l’absence de couleur. Tout, absolument tout le paysage qui s’offrait à nos yeux était d’un blanc de neige.
Intriguée, je me penchait pour cueillir une fleur -un oeillet, plus précisément- qui se trouvait à mes pieds. Lorsque je l’arrachait au sol, elle n’eut pas un bruit ordinaire. On aurait dit… Quelque chose qui se déchirait. J’observais plus attentivement ma jolie trouvaille, et eus à nouveau un cri de surprise.
-Aqua, tu as vu ce que …
L’intéressée me coupa la parole, tenant dans ses mains ouvertes un papillon aux ailes délicates.
-Oui. Comme c’est étrange ! Le jardin entier est fait de papier…
Fortes de cette découverte, nous marchâmes longtemps au milieu des allées au parfum de rose, découvrant tour à tour l’herbe fragile, les rossignols qui semblaient être nés du pliage minutieux d’une feuille blanche, les bourgeons des arbres aux traits froissés.
Ce fut un moment heureux, empli d’un calme matinal. Bien loin de toutes les aventures que j’avais imaginées, mais tellement agréable – encore plus pour la princesse que j’étais !
Cependant, il nous semblait parfois que nous étions intruses dans ce lieu de blancheur, nous les aventurières si colorées, avec nos visages encore maculés de chocolat et nos vêtements déchirés… Aussi nous décidâmes, d’un commun accord, de chercher au plus vite une sortie de ce lieu étrange.
Cette fois, ce fut Aqua qui dénicha, entre les rides d’un vieux chêne, une ouverture circulaire qui paraissaient découpée dans le tronc.
J’adressai un dernier regard à cette salle extraordinaire, et, Aqua à ma suite, je me glissai par la sortie.

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