Gabi as Gabi
Je m’adosse un moment à la porte que je viens de refermer derrière moi. Mes bras me font souffrir à cause de ce rattrapage brutal dans les escaliers, tout à l’heure.
La pièce dans laquelle je me trouve est plongée dans l’obscurité. Je ne distingue rien. Je n’ai même pas l’impression que c’est une pièce.
Je fais quelques pas en avant, à l’aveuglette, et soudain, une lumière s’allume. Je ferme les yeux quelques instants, aveuglée, et je pousse un cri quand je les ré-ouvre.
La pièce est rectangulaire, et je n’en voie pas pas la fin. Et elle est remplie de fantômes.
Ils me fixent de leurs yeux ronds et murmurent des paroles, incompréhensibles pour la plupart.
– Viens…
– Rejoins-nous…
Tout en parlant, ils s’avancent vers moi. Oula… Je recule, apeurée, et je me retourne vivement pour sortir de cette pièce par la porte d’entrée. Sortir de cette pièce, oui, mais aussi de ce château. Je n’en peux plus. Tout ça me met mal à l’aise. Me fait peur.
Mais la porte n’est plus là. Disparue. À la place, un mur lisse.
Je frappe dessus dans l’espoir de déclencher un mécanisme ou je ne sais pas trop quoi mais en vain. Je tourne vers les fantômes, toujours là, eux.
– Laissez-moi ! je crie
Et je me met à courir comme une dératée. Je passe au travers des fantômes et je manque de tomber plusieurs fois, mais je ne ralentis pas. La pièce paraît interminable.
Au bout de nombreuses minutes de courses, je m’arrête enfin devant un mur. Nu. Sans ouverture. Sans sortie.
Je suis coincée.
Je m’acroupis par terre et me recroqueville sur moi-même. Les fantômes continus de se rapprocher.
– Laissez-moi…
C’est alors que, d’un même mouvement, ils se jettent sur moi. Je ferme les yeux et j’attends.
Mais rien ne se passe. Je n’entends plus aucun bruit. Rien ne m’attaque.
J’ouvre lentement les yeux, ne sachant pas quoi découvrir. Une horde de fantômes figés et qui me fixent ? Peut-être.
Mais il n’y a rien. Plus de fantômes. Juste une pièce vide et sombre. Et derrière moi, une porte en bois.
Je me relève. J’ai rêvé ? Était-ce juste une hallucination, le fruit de mon imagination ? Je ne sais pas.
Comme je ne veux pas rester ici, de peur que les fantômes reviennent ou qu’autre chose vienne me tourmenter, je me précipite dans la pièce suivante.