Fluffy as Fluffy
La pièce est ronde. Au centre, un énorme cœur bat lentement. Je réprime une nausée. Un rire enfantin se fait entendre, cristallin. Je veux sortir de cette pièce mais je n’aperçois aucune issue, la porte d’ébène a disparu. Pendant des heures, je cherche une sortie, frappant le sol et les murs. Le battement du cœur m’oppresse. Après ce qui m’a semblé une éternité, je m’agenouille, en pleurs, face au cœur immense, réalisant que je suis condamnée.
Alors je murmure un mot, un seul. « Pitié ».
Le château me répond, d’une voix grave, profonde:
-Pourquoi avoir de la pitié pour ceux qui, de leurs pas souillent mes couloirs, de leurs yeux souillent mes mystères, de leurs voix souillent mon silence ?
-La curiosité est l’un des nombreux défauts de l’Homme. Toujours il cherchera à voir ce qu’il n’a pas encore vu, à découvrir ce qu’il n’a pas encore découvert, à connaitre ce qu’il ne connait pas. Même la mort ne le fait pas reculer. Tuer les explorateurs ne sert à rien. Toujours il en viendra pour percer vos mystères et résoudre vos énigmes. Vous ne pouvez l’empêcher, comme vous ne pouvez empêcher le soleil de traverser le ciel, la fleur de se faner ou le vent de souffler.
-Je peux faire tout cela. Tu sous-estime mon pouvoir. Les explorateurs sont des monstres assoiffés de nouveauté et d’aventure.
-Alors pourquoi m’avoir laisser entrer si vous avez les aventuriers en horreur ?
Mes larmes ont cesser de couler.
-Par curiosité.
Je souris. Le château, réalisant ce qu’il vient de dire, rit puis dit :
-Je ne m’avoue pas vaincu pour autant. Je continuerai de m’amuser avec les explorateurs inconscients qui oseront franchir mon enceinte. Adieu.
Sa voix résonne dans ma tête, si fort que je ferme les yeux. Quand je les ouvre, je suis ailleurs.