un gars… as un gars…
Carnet de Quelqu’un.
Pièce n°33.
Une fois en sécurité, je m’approchais du petit grand nain :
« Ça va ta jambe ? Tu ne t’es pas fait trop mal ? Tu sais, je dois avoir un peu de sparadrap dans mon sac, et…
– Tu t’affoles pour rien, répondit-il, je vais parfaitement bien, et ma jambe aussi. »
Sur ce, il se leva, mais je vis que malgré son enthousiasme, il boitait à chaque pas. Je le rattrapai et l’obligeai à s’asseoir. J’ouvrai mon sac pour saisir le sparadrap, mais ce fut la pièce qui en sortit, toute seule d’ailleurs. Elle se mit à rouler vers le petit grand nain, tournant légèrement quand je tentais de la saisir. Elle se plaqua contre la jambe de mon ami, et, sans qu’il ne puisse rien faire, elle libéra une lumière dorée tout autour d’elle. Le petit grand nain cria. Je voulu intervenir, mais la pièce était brûlante. J’étais donc là, à la regarder, à regarder mon ami hurler, sans rien pouvoir faire.
Tout à coup, la lumière s’arrêta. La pièce retomba au sol, et ne bougea plus. Je me précipitait vers le petit grand nain, qui gémissait, mais ne se tenait plus la jambe. Je lui demandai :
« Tu… Tu vas bien ? Sincèrement ?
– On va dire que je vais mieux, plutôt, répondit-il. C’était horrible comme sensation, tu n’imagines pas… Comme si on me chauffait la jambe au rouge avec un fil électrique dénudé… Horrible !
– Ben dis-donc…, m’étonnais-je. Mais, deux secondes, tu as toujours mal à la jambe ?
– Évidemm… Euh, tiens, c’est vrai… »
Sur ce, il se remit debout, puis avança un pied, doucement. Puis l’autre. Étonné, il se mit à parcourir toute la petite pièce, marchant, courant, trottinant… Et enfin, il revint vers moi :
« C’est incroyable ! Extraordimpossimagnifépatant !! Et juste avec une pièce d’or ! Je n’y crois pas ! »
Le laissant à son exaltation, je ramassai la pièce d’or, et allais la mettre dans mon sac, lorsque je vis une inscription gravée sur celle-ci, que je n’avais jamais remarquée avant :
« Quand s’uniront le nain prodige, l’aventurier sans nom et le magicien oublié, l’espoir renaîtra au plus profond du château. »
Je clignai des yeux, croyant rêver, mais le texte était bien inscrit dans la pièce d’or, comme gravé depuis toujours. Curieux, je courus demander l’avis à mon coéquipier, qui avait déjà passé la porte.
Car, une chose était sûre, c’était bien nous les deux premiers membres de la prophétie. Mais qui était le troisième ?