Pièce n°409
La Chatte qui Pêche as La Chatte qui Pêche (ou Poussière d’Étoile)
Esprit apparut devant moi, tandis que je barbotais dans le grand lac au milieu de la pièce.
« Tu vois, tu as réussi à arriver! » souris-je « Ce carnet télétransporteur est vraiment incroyable! »
À ma grande surprise, Esprit ne me répondit pas et devint encore plus pâle que d’habitude.
« Eh bien, qu’est-ce qui te prend? L’eau est trop froide? Tu ne sais pas nager? »
Apparemment, la dernière hypothèse devait être la bonne, car mon compagnon se mit à faire des drôles de moulinets avec les bras, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte.
« Mais tu es un esprit! Tu ne peux pas couler, alors reste un peu tranquille! »Qu’est-ce qu’elle pouvait être énervante parfois!
Esprit réussit finalement à émettre un son. « …’tention…derrière ! »
« Derrière? »Je me tournai juste à temps pour voir une gueule rose garnie de crocs pointus qui s’approchait de ma tête. Et puis ce fut le noir total.
Quand j’ouvris les yeux, je me trouvai dans un endroit au sol mou et collant. Je me mis debout avec quelques difficultés. Où étais-je ? Et où était passée Esprit ? Au moment où je commençais à m’inquiéter pour sa disparition, je la vis dégringoler près de moi.
« Ah, te voilà! Tu sais comment on est arrivées ici ? » je lui demandai.
Esprit me regarda, ahurie. « Comment, tu ne te rappelles pas ? On a été englouties par le serpent qui vivait dans le lac, pardi ! »
Un serpent ? Mais oui ! Les crocs qui fonçaient sur moi… C’étaient ceux du monstre. Quelle imbécile j’avais été ! Si seulement j’avais prêté plus d’attention à Esprit !
« Tu veux dire qu’on serait dans l’estomac du serpent ? »
« Plutôt dans sa gorge, je dirais ! Regarde, on se croirait dans un couloir ! »
Esprit avait raison. Il ressemblait incroyablement à un couloir humide et rouge foncé. Le sol était régulier. Les murs lisses. On voyait des lumières s’allumer au plafond… Un instant. Des lumières dans la gorge d’un serpent ?
« Esprit… Quelque chose me dit que ce monstre n’en était pas réellement un ! Regarde en haut ! »
Je la vis lever la tête et observer attentivement le plafond.
« C’est vrai, ce n’est pas naturel ! Mais alors… Où sommes nous vraiment ? »
Je lui indiquai le couloir.
« Je crois que la réponse se trouve au bout ! »
Et nous nous enfonçâmes dans les profondeurs du serpent, bien décidées à percer ce mystère.