Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DE L’ANNEXE DE LA BIBLIOTHÈQUE
LA PIÈCE DE L’ANNEXE DE LA BIBLIOTHÈQUE

LA PIÈCE DE L’ANNEXE DE LA BIBLIOTHÈQUE

lolo as lolo ex-général en chef

Nous avions quitté la bibliothèque pour cette pièce, pour y enfermer Yann. Un côté de la pièce était fermé par de grand barreaux de bois. Il y avait une note coincé dans la porte: « Toutes mes félicitations pour votre transformation ». Sûrement l’humour du vampire espagnol. Sur le moment, je dois dire que je ne l’ai pas trouvé très drôle.
Nous devions encore notre survie à Ahna. Je pense que même si je me faisais couper les doigts phalanges par phalanges pour elle, ça ne suffirait pas. Et aussi grâce à la bibliothèque: lorsque Yann avait dit « j’ai envie de sang », elle s’était empressée d’aller chercher le livre « Envie de sang » dans ses rayons et nous l’avait envoyée. Ahna avait bondi et l’avait attrapé lorsqu’il s’approchait de Yann pour se poser bien gentiment à côté de lui, et l’avait assommé avec. C’est comme ça que nous avons pu l’enfermer. Et c’est aussi à cause de ça que nous étions parti, on ne pouvait plus dire un seul mot sans que la bibliothèque nous envoie das livres.
Yann était en proie à ce que mon livre sur les vampires appelle: « les spasmes de la post-transformation ». En fait, il avait totalement oublié qui nous étions et secouait les barreaux de sa cage en hurlant, de jour comme de nuit, mourant d’envie de nous sucer le sang. Pendant ses rares moment de lucidité, il s’excusait et disait qu’il ne voulait pas mais qu’il ne se contrôlait plus. Le livre disait qu’il resterait trois à quatre jours comme ça, maximum cinq. Ça faisait trois jours qu’on le gardait dans la cage (et que nous ne dormions plus), et au fur et à mesure qu’il se calmait, il inventait des ruses de plus en plus sournoises pour que nous le laissions sortir.
La première fois, nous avions failli nous laisser avoir. Il nous avait fait croire qu’il arrivait à se contrôler et avait essayer de me mordre dès que je m’étais approchée. On avait donc décidé qu’on ne s’approcherait plus de lui et qu’on ne l’écouterait plus avant 6 jours, pour être plus prudent.

Yann dormait, ou plutôt il méditait son nouveau plan d’évasion, et nous profitions du calme pour discuter tout en jouant aux cartes. Livian jouer avec nous, il était détaché. Il avait vite compris que le meilleur moyen de sortir du château vivant, c’était nous, et il avait arrêté d’essayer de s’enfuir.
-D’ailleurs, je me disais, Livian, commença Ahna en posant un as, son cinquième, pourquoi est ce que c’est moi que tu as décidé de faire parler dans le Cachot. j’aurais était à ta place j’aurais plutôt choisi Laetitia. Ou même Yann.
-C’est vrai, dis-je en posant mon sixième roi. Ahna et loin d’avoir l’air de celle qui va dire le plus vite où on range notre carte.
Je dévisageais Livian. Il avait l’air gêné et baissait les yeux sur son jeu. Il posa un deux de carreaux. Le premier de la partie.
-Parce que…répondit-il.
-Mouais, répondit Ahna en ramassant les cartes, pas franchement convaincu.
J’eus soudain une illumination.
-Dis moi tu serais pas un peu raciste?
Livian eu l’air franchement inquiet. Ce qui était compréhensible puisque Ahna détestait les racistes. Et qu’elle avait mangé des gens pour moins que ça.
-Alors comme ça tu es racistes Livian? Et pourquoi? Il me semble qu’après ton… humiliation lorsqu’on s’est battu, tu devrais avoir changé d’idée, dit-elle d’un air inquiétant.
-Tu m’as eu par surprise, répliqua-t-il. Sinon je t’aurais battu.
Grave erreur. Défier Ahna revenait à signer son arrêt de mort. Ou quelque chose y ressemblant.
Je savais d’expérience que personne ne pouvait battre Ahna. Elle n’avait peut-être pas d’énorme muscle très impressionnant, mais elle pourrait quand même tordre une barre de fer. Elle ne battrait sûrement pas un catcheur au bras de fer, mais ça ne l’intéressait pas. Ce qu’elle voulait, c’était pouvoir mettre K.O. se même catcheur si il envisageait de la tuer.
Elle se leva et s’étira. Elle était le mélange parfait entre force et vitesse. Ça m’avait toujours impressionnée.
-Tu veux qu’on vérifie ça tout de suite? Allez viens te battre, dit-elle à Livian.
Livian se leva tout de suite. Il était plus grand qu’Ahna, il avait l’air musclé et les épaules larges. Je l’examinais comme fait un parieur d’un cheval de course. Il était trop musclé, il avait du perdre en rapidité. Et Ahna avait les épaules aussi large que lui. J’ai tout de suite pariée sur la victoire d’Ahna.
-Calme touts les deux, dis-je en m’interposant. Vous allez pas vous battre déjà, c’est bien trop petit et Yann est déjà bien assez énervé. Vous ferez votre petite baston dans la bibliothèque, et on ne discute pas.
Ils me suivirent dans la bibliothèque, je poussais les fauteuils et leur dégageait un espace convenable de moquette.
-Bon alors il n’y a pas de règle. Ahna, il est juste interdit de le casser volontairement en milles morceaux, ok?
Elle me fit un petit signe de tête et j’allais m’asseoir plus loin. Je n’avais pas envie de me retrouver prise dans la bagarre.
Livian fonça tête baissée vers Ahna. Elle attendit et se baissa au dernier moment. Il trébucha sur elle, elle se redressa brusquement et lui fit faire un soleil. Il s’écrasa lourdement sur la moquette. C’était la première technique de combat qu’elle avait enseigné à Yann.
Ahna aurait pu l’achever, mais elle le laissa se relever. Il lui tourna au tour, méfiant, et lui envoya brusquement un coup de poing. Elle l’esquiva, lui attrapa le poignet et le lui tordit jusqu’à qu’il tombe. Troisième chose qu’elle m’ait apprise: si tu rates ta cible, enlève vite ton bras.
Il se redressa, et avant même qu’il ait pu faire quoi que se soit, elle l’attrapa par son t-shirt, le souleva et le jeta en avant tout en lui envoyant un coup de pied dans les genoux. Il tomba de nouveau sur la moquette, mais à plat ventre cette fois. Elle se retourna vers moi et me demanda:
-J’arrête là?
Justement, celui-ci se releva et sauta dans le dos d’Ahna. Il la fit tomber par terre et lui tordit un bras dans le dos.
-Tu fais moins la maligne, hein? lui dit-il.
Ahna réfléchit trois secondes et se mit à crier tout les noms de livres qui lui passait par la tête:
-Dictionnaire, français, anglais, russe, allemand, suisse, chinois, japonais, encyclopédie, française, autrichienne, anglaise, bavaroise, la Bible, le Coran…!
Aussitôt des dizaines d’énormes livres sortirent de leurs étagères et volèrent vers Ahna.
-Mais qu’est ce que…commença Livian en desserrant son étreinte sur Ahna pour chasser un dictionnaire.
Grave erreur. Ahna lui envoya aussitôt un grand coup de coude dans la mâchoire.
-A vos étagères! cria-t-elle aux livres, qui partirent aussitôt, tout en immobilisant Livian.
-Tu m’énerve, lui dit-elle.
Et elle tira brusquement sur son poignet. Il hurla de douleur. Elle se releva et s’en alla vers l’annexe ou était toujours Yann.
-Très bon combat, lui dis-je.
-Tu parles! Je me suis fait avoir comme une débutante! Honnêtement, j’ai perdu la main.
Elle ouvrit violemment la porte de l’annexe, très en colère contre elle même.
-Et bien, c’est pas trop tôt! Vous pouvez m’expliquer pourquoi je suis enfermé?
C’était Yann. Il se tenait au barreaux de sa prison. Il avait l’air perdu. La lueur rouge avait disparu de ses yeux.

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