Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DES GUERRIERS DÉMOLISSEURS INVINCIBLES ROBOTIQUES / L’AUTRE DIMENSION
LA PIÈCE DES GUERRIERS DÉMOLISSEURS INVINCIBLES ROBOTIQUES / L’AUTRE DIMENSION

LA PIÈCE DES GUERRIERS DÉMOLISSEURS INVINCIBLES ROBOTIQUES / L’AUTRE DIMENSION

Pièce n°719
Écrite par le petit grand nain
Explorée par le petit grand nain
En compagnie de Devhinn
Fait partie de la saga << < Chutes prophéties et assimilées > >>

Quelques minutes plus tard, nous étions de retour dans cet endroit que je désirais ne jamais revoir. La même plaine, mais en moins grande, et toujours cette gigantesque tour blanche à l’horizon. Je regardai en l’air, m’attendant presque à revoir les oiseaux qui m’avaient tant harcelé quelques semaines plus tôt…
Ils étaient là. Sous leur forme favorite, celle d’aigle. Trois d’entre eux tournoyaient encore, tandis que l’un d’entre eux fonçait vers le sol. Le Maître le fixa un moment, puis dit :
– Montez ! Immédiatement ! Et n’attendez pas le combat pour sortir vos armes !
Les aigles se métamorphosèrent en dragon et se posèrent à côté de nous. Pour la première fois, je pouvais voler à dos de dragon… Et pourtant, je n’étais pas tellement enthousiasmé à cette idée. Un dragon… C’était la démesure, l’immensité. Je ne pouvais simplement pas.
Une métamorphose plus tard, moi à dos de griffon et les deux autres sur un dragon, nous arrivions vers le lieu des péripéties.
– C’est regrettable que… dit le Maître, avant de parer un premier sortilège venant du sol.
– Que ? fis-je, tandis que mon griffon rétrécissait imperceptiblement pour avoir moins de chances d’être touché.
– Qu’on ait eu si peu de temps pour discuter, répondit-il. Je crois que vous aviez une question à me poser.
– Oui, dis-je. La dernière fois que je suis venu ici, j’ai tué un certain nombre de vos aigles, mais le GDIR n°1 m’avait dit qu’ils n’étaient pas réellement morts parce que, justement, on n’était pas dans la même dimension. Ça veut dire, normalement, que rien ne peut nous arriver ici, non ?
– Sauf que… si. On peut. Les dragons, c’était différent… C’est extrêmement compliqué. C’est-à-dire que normalement, tant que vous ne savez pas que vous êtes dans une autre dimension, vous ne pouvez tuer personne. Les dragons se sont juste réveillés dans la pièce correspondante, dans la réalité, à celle où vous étiez, avec leurs souvenirs immédiats, c’est-à-dire ceux de leur mort. Vous lez avez quand même affectés, croyez-moi. Toujours est-il que si vous êtes au courant que vous êtes dans l’autre dimension, vos actes ont une réelle influence. Donc si, on peut tuer, et je pense que le Château le sait. Nul doute que tous les ennemis le savent.
Et d’autre part, cette dimension peut aussi faire figure de réservoir pour des objets encombrant, ou dont les pouvoirs peuvent causer un danger notable si on les entrepose au mauvais endroit. »
– Vous voulez dire… dit Un gars. Qu’y a-t-il au juste là-bas ?
– Eh bien, c’est ce qui nous inquiète. On y a mis un objet dont nous ignorons l’utilité ainsi que l’étendue des pouvoirs, mais nous pouvons avec certitude avancer que son pouvoir à lui seul dépasse le mien. Et il ne s’agit que d’un objet seul, mais un objet peut obtenir un pouvoir fou avec la personne qu’il faut, comme les bâtons des magiciens, par exemple. Reste à espérer que la personne en question ne soit pas un de nos ennemis. »
– ATTENTION ! hurla Un gars.
Les volatiles se séparèrent en deux groupes pour éviter d’être percutés par le premier jabberwocky. Un gars et son dragon s’éloignèrent avec deux autres oiseaux, tandis que le Maître et moi nous retrouvaient seuls de notre côté. Le jabberwocky fit volte-face, et une vingtaine d’autres nous encerclèrent, formant une sphère autour de nous, de sorte à ne nous laisser aucune chance de nous échapper. Le premier piqua vers nous en hurlant, mais trois dragons se précipitèrent sur lui et le déchiquetèrent. En un cri unanime, les autres attaquèrent de manière totalement simultanée, débordant immédiatement les dragons.
Un premier cri de douleur retentit, et je vis une forme ailée chuter vers le sol. Seulement… Ce n’était pas un des dragons.
Un grand homme se tenait comme debout dans les airs. Je ne distinguais pas ses yeux, mais ils brillaient en rouge. D’ailleurs, la lumière faisait plutôt un demi-cercle autour de sa tête, à bien y regarder. Son manteau noir lui arrivait aux chevilles, et il portait comme coupe de cheveux une immense crête punk, qui brillait au soleil.
Le Guerrier Démolisseur Invincible Robotique, premier du nom, chargea les jabberwocky. Il traversa à toute allure la masse, inclinant la tête à gauche pour éventrer l’une des créatures tandis que sa main tendue délivrait une série d’éclairs provenant directement de son front et parcourant son bras jusqu’à sortir. Les jabberwocky tentèrent de se disperser, mais le Maître, les dragons et le GDIR continuaient à les éliminer un par un. Un gars tira dans l’œil d’un des monstres, stabilisé pour faire face à un dragon, tandis que je sautais sur un jabberwocky pour lui trancher la tête, qui se révéla plus résistante que prévue.
Au premier coup, l’animal poussa un cri de douleur. Il secoua vigoureusement la tête, et je tombai avant de porter d’autre coup. Mon griffon repassa en trombe me récupérer, tandis que le GDIR percutait le jabberwocky par le côté.
– VERS LE SOL ! hurla-t-il, peinant à se faire entendre. ILS VOUS TOUCHERONT TROP FACILEMENT SINON !
Tous s’exécutèrent, et en quelques instants les dragons touchèrent le sol. Les combats étaient beaucoup plus visibles du sol, puisque la plaine était complètement uniforme. Quelques mètres devant nous, Vic se battait avec une adresse incroyable contre quelques magiciens, tandis que des robots aux allures de guerrier géants se faisaient harceler par des dizaines de robots du Maître. Les soldats en uniforme du Château couraient dans tous les sens, mais les alliés étaient en nombre moindre… Le GDIR nous hurla de se baisser (les oiseaux, à l’inverse, se métamorphosèrent en corbeaux avant de prendre un peu de hauteur) et fit plusieurs tours sur lui-même en décochant d’immenses rayons lumineux vers toutes les directions. Les robots du Maître n’eurent qu’à rester en l’air, tandis que Vic évitait les projectiles sans mal. Les magiciens ne furent pas affectés, mais nombre de soldat n’eurent pas la présence d’esprit de se baisser, et les gigantesques robots ne purent rien faire pour éviter les projectiles qui leur étaient destinés. Plusieurs s’effondrèrent, tandis que les derniers vacillèrent avant de se stabiliser.
Les dragons décollèrent définitivement et partirent ailleurs sur le gigantesque champ de bataille. Le GDIR et le Maître s’approchèrent l’un de l’autre, tandis qu’Un gars me rejoignait.
– Ça va ? me dit-il.
La conversation coupa court. Je sentis une ombre passer brièvement sur moi, avant d’entendre une phénoménale déflagration. Le GDIR n°1 tomba dans la poussière, tandis que sons successeur se posait en douceur, le sourire aux lèvres. Le Maître le regarda, stupéfait, avant de tenter un sortilège qui devait être puissant, mais que le GDIR n°2 évita avec une facilité évidente.
– C’est tout ? dit-il, sans même faire d’effort pour l’originalité de la provocation.
– Je ne suis pas sûr, fit la voix du premier GDIR.
Et il lui assena un énorme coup de pied que le plus jeune des deux robots para du bras.
Ils se regardèrent, comme s’ils se comprenaient. Ce devait être le cas, réalisais-je. Ils étaient presque identiques, après tout, et leurs méthodes devaient en tout point être similaires.
Manquaient les convictions.
Les deux cercles métalliques qui entouraient leurs yeux respectifs s’enflammèrent en même temps, et leurs bras se levèrent simultanément. Le choc fut tel que même Vic fut contraint de se coller au sol pour ne pas s’envoler. Les magiciens furent tous pris au dépourvu, absorbés qu’ils étaient par leur propre combat, et la plupart tombèrent ou furent projetés quelques mètres en arrière.
Les GDIR jaugèrent leur force, et virent qu’ils étaient au même niveau. Encore une fois, ils agirent en même temps, comme s’il s’agissait d’une chorégraphie maintes fois répétée.
Le pied du GDIR 2 s’éleva au niveau de la tête du premier tandis que celui-ci penchait le corps en arrière en lançant son bras en avant. Le pouce au bout en acier perfora le flanc de son adversaire, tandis que notre ami tombait en arrière, percuté par le pied que le n°2 avait laissé violemment retomber.
Les deux se relevèrent, s’écartèrent et se regardèrent à nouveau. La deuxième attaque fut plus longue. Notre ennemi et notre allié opérèrent à l’inverse, l’un se jetant à terre tandis que l’autre sautait. Ils se portèrent quelques coups au milieu de leur action, mais rien de dangereux. A l’atterrissage, le GDIR 1 fit volte-face et jeta son pied à la figure du GDIR 2, qui se contenta de baisser la tête.
Notre allié comprit son erreur au moment où son pied rencontrait les quatre piques qui ornaient le sommet du crâne ennemi. Il vit celui-ci relever d’un coup sec la tête, et s’écroula. Un gars hurla et tira une rafale vers le n°2, qui para toutes les balles avec les doigts de sa main droite, qu’il leva ensuite pour tirer sur Un gars, qui ne dut sa survie qu’au Maître des Robots, qui fit un geste pour l’éloigner. Vic cria rageusement tout en abattant un par un ses adversaires, pas encore remis.
Le GDIR n°2 sembla savourer son triomphe. Le GDIR n°1 était à terre, blessé, sa jambe en lambeaux et des larmes sur son visage. Les larmes auraient dû alerter le Guerrier Démolisseur 2, mais il était déjà au stade du récit glorieux de sa victoire à son maître, et il se laissa facilement avoir quand je lui hurlai un juron ignoble en courant vers lui, hache à la main.
Il se tourna vers moi, avec comme intention de me tuer, mais n’eut pas le temps de faire un geste. Son adversaire abattu à ses pieds se releva silencieusement et lui planta les deux mains dans le cou, tandis que le cercle métallique sur son visage rougissait.
Les éclairs qui rentrèrent dans le cou du GDIR n°2 n’en ressortirent pas.
Il s’affaissa, la mort mêlée à la gloire sur son visage encore convaincu d’être vainqueur.
– Ma jambe… articula notre ami, effaçant les larmes de son visage. C’est atroce.
– Pourquoi n’a-t-il pas compris, quand il a vu les larmes sur votre visage ? Les robots ne pleurent pas…
– Le Château l’a doté de moins d’intelligence pure et simple », répondit à sa place le Maître, « ne voulant pas risquer un nouveau passage de notre côté. Par contre, pour ne pas diminuer son efficacité, il l’a rendu incomparablement plus observateur, et il analyse méthodiquement chaque information avant d’en tirer ses conclusions. Les larmes font parties des choses que ses programmes internes peuvent analyser, et il en a conclu que son adversaire était mourant, sans prendre en compte qu’un robot ne pleure pas. »
– Et j’étais mourant, en effet, intervint le GDIR. Mais pas assez pour qu’il cesse complètement de se méfier de moi. Maintenant… »
– Comment ça ? demanda Un gars. Vous étiez mourant ? Mais… »
– Ecoutez, je ne peux simplement pas survivre à une pareille blessure. Il m’a eu, c’est comme ça. Il y a plus que ma vie en jeu aujourd’hui…
Un éclair transperça le ciel et frappa le mourant en plein cœur. Son visage fit presque la même chose que celui de l’autre GDIR, à ceci près qu’il manquait la joie du vainqueur. L’auteur du tir atterrit immédiatement.
– ILS SONT LA ! hurla-t-il.
Quand Vic lui sauta dessus d’un bond d’une dizaine de mètres, il se contenta de sourire. Il fit en l’air le geste de lui saisir la gorge, et Vic s’arrêta en plein saut, le visage rougissant. Puis le nouvel arrivant mima le fait de jeter Vic en l’air, et notre ami atterrit à côté du Maître des Robots, qui lui tendit la main. Vic n’eut même pas l’air surpris et la saisit, malgré le fait qu’il nous avait dit avoir eu des différends avec ce Maître.
Ce ne fut que lorsque le personnage se rapprocha que je reconnus mon frère.

– Eh bien, petite réunion de famille ! ricana-t-il. Malheureusement nous ne sommes pas au complet. Mais ça viendra !
Le grand petit nain semblait tellement convaincu de sa supériorité que je faillis prendre peur. Ce ne fut que lorsque je distinguais le minuscule oiseau, de la taille d’un insecte, qui voletait à côté de lui, que je me dis qu’il était peut-être puissant mais pas si intelligent.
Le colibri se transforma en dragon en l’espace d’une seconde, et le grand petit nain se fit lacérer le dos par les griffes de la créature. Un autre dragon se posa, et nous fit signe de la tête de monter sur son dos.
Quelques secondes plus tard, Vic, Un gars, le Maître des Robots et moi, escortés des robots, avancions vers l’ouest de la pièce. L’ambiance était abominable. Malgré la défaite visible qu’avaient subie nos ennemis, persuadés de la supériorité de leur soldat, il nous était impossible de complètement nous remettre de la perte de notre ami.

Les dragons, encore plus atterrés que nous, nous déposèrent quelques kilomètres plus loin. Je descendis du dragon, sans même remarquer à quel point il était grand par rapport à moi. C’était au moins ça de gagné.
Je vis venir deux silhouettes vers nous. Je ne les reconnus que lorsqu’ils furent à quelques dizaines de mètres, et je poussais un cri de joie, rejoint par Un gars.
Neonity s’arrêta juste devant moi, je m’arrêtai juste devant lui.
Nous nous regardâmes un long moment, puis, de manière tout à fait naturelle, nous nous serrâmes la main.
Je me tournai vers mon cousin, qui serrait Un gars dans ses bras.
– Qu’est-ce que vous avez pu faire pendant tout ce temps ? demandai-je.
– C’est compliqué, sourit-il. Une autre fois ?
– Je pense, oui, dit Un gars. Il y a un certain nombre de choses plus importantes, je crois.
– Et où est le squelette ? intervint soudain Vic.
– Eh bien, je crois bien qu’on l’a perdu… soupira mon cousin. Mais je suis convaincu qu’il est vivant. Enfin, qu’il est… Bon, vous voyez, quoi. »
– Effectivement, rigolai-je. Mais comment est-ce arrivé ?
– Je vous l’ai déjà dit, c’est long.
Le Maître des Robots salua à son tour nos deux compagnons, et dit qu’il était persuadé que le combat avait juste commencé, et que la fin n’était pas immédiate. Selon lui, nos ennemis n’avaient pas envoyé toutes leurs troupes, sachant déjà que les autres dragons en affrontaient en ce moment même, en compagnie des autres Maîtres et des hommes de Robin des Bois.
– Robin des Bois ! m’exclamai-je. Il est là ?
– Oui, mais sa survie n’est pas certaine, comme celle de tous en ce moment… C’est pourquoi nous devons y retourner.
– Je suis d’accord, dit Vic. Vous avez tous des talents de guerriers remarquables, c’est le moment de le montrer.
– Allons-y, alors, dit le petit nain de grand.

Notre petit convoi repartit rapidement vers le lieu où les dragons avaient aperçus les combats. Notre trajet ne fut troublé que par la vision de quelques jabberwockys, mais la présence des robots autour de nous suffit à les décourager. Neonity, surtout, me paraissait avoir grandi, et dégageait une telle aura de puissance que c’en était presque terrifiant. Je me demandai ce qui avait pu leur arriver en compagnie du squelette.
Nous arrivâmes aux alentours du lieu principal des combats une demi-douzaine de minutes plus tard. Les jabberwockys que nous avions vus plus tôt tentèrent une attaque par surprise, qu’Un gars dévia en abattant d’un tir au coin de l’œil le jabberwocky de tête, dispersant tous les autres, qui fuirent immédiatement. Les bruits d’explosion et les chocs métalliques s’intensifièrent jusqu’à ce que nous débarquions directement au milieu de la mêlée.
Vic sauta de son dragon avant l’atterrissage et percuta de plein fouet un robot comme ceux qui avaient succombés aux tirs du GDIR 1 quelques temps plus tôt. Un gars descendit rapidement et commença à tirer un peu partout, faisant en général mouche.
Neonity se rapprocha naturellement de moi, et nous commençâmes à nous battre. Neonity fit tout de suite chuter un jabberwocky d’un missile bien orienté, tandis que j’éliminais les soldats qui s’approchaient de lui.
Notre arrivée sembla redonner un semblant d’espoir aux nombreux alliés qui se battaient déjà avant nous. Je vis un autre des dragons se faire secourir par ceux qui étaient venus avec nous, tandis que quelques-uns des combattants de toutes les époques qui constituaient l’armée de Robin des Bois se battaient avec une vigueur renouvelée.

Je ne perçus le grondement que lorsque celui qui le produisait fut assez près. Je levais la tête, et vit quelqu’un que je ne m’attendais absolument pas à voir là, mais que je n’espérais pas non plus, à vrai dire. Sans un mot, l’étrange personnage qui avait failli nous tuer dans la pièce précédente se posa.
Un œil, vert. Le gauche n’existait même pas. La peau était aussi lisse et parfaite que s’il n’y en avait jamais eu.
Deux gigantesques lames pointant de ses coudes. Elles me semblèrent bien plus grandes que selon la légende et que ce que j’avais entraperçu la dernière fois.
Mais surtout, et ce, personne n’avait jamais pu le voir, j’en étais sûr, les mêmes lames que celles qu’il avait aux coudes, mais aux genoux. Et elles n’étaient pas en métal.
Les flammes qui couraient le long de sa jambe faisaient penser à un démon. Peut-être en était-il un, après tout…
Son unique œil fit quatre tours de la scène avant de revenir à la normale. Plus personne ne bougeait alentour, tous les yeux fixés sur le personnage, et je me mis à caresser l’espoir que cette créature ne comptait pas le Château parmi ses alliés.
D’un seul coup, il s’envola à nouveau, ses jambes aux lames de feu laissant une traînée lumineuse derrière lui.
– Il va vers la tour ! hurla le Maître des Robots. Il ne doit surtout pas avoir accès à l’armure, je suis sûr qu’elle a été faite pour lui !
– Comment le savez-vous ? demanda Un gars.
– Son œil ! répondit le Maître. Dépêchez-vous !

Deux dragons revinrent, résignés à nous porter à nouveau. Le Maître des Robots sauta en l’air en levant les mains, et deux robots le saisirent avant de décoller vers nous. Un gars, Vic et moi montèrent. Neonity nous rejoignit immédiatement.
– Attendez, fit Un gars. Où est ton cousin ?
– Mon… réalisai-je. Le petit nain de grand est resté en bas !
– Pas le temps, on y va ! hurla Vic.
– On ne peut pas le laisser en bas ! insista Un gars. Les alliés ne sont pas assez nombreux, il ne survivra pas !
– Mais tu ne réalises pas l’importance de ce qu’il s’apprête à prendre ! répliqua Vic. On ne peut pas y retourner !
– Je crois que si, dit Un gars.
Et il sauta. Je le vit avec effroi atterrir en roulé-boulé, et retourner se battre.
– Mais il va se faire tuer ! hurlai-je.
– C’est ce qu’il a voulu ! On ne peut plus faire demi-tour, répéta Vic.
– Il a raison, le soutint le Maître des Robots.
– Neonity ! Rejoins-le, et protège-le, je t’en prie !
Le robot obtempéra.
Et, tandis que les dragons poursuivaient leur route et que la poussière des combats recouvrait mon champ de vision, je sentis la peur pour mon ami faire son chemin jusqu’à moi.

Les dragons parcoururent la distance en moins de dix minutes. La tour… La dernière fois que j’y étais entré, c’était pour ma première rencontre avec le GDIR n°1. Mon cœur se serra.
Une fois tous devant l’immense porte, nous nous mîmes à hésiter. Vic fut le premier à prendre la parole.
– Maintenant qu’on y est, on y va ! On ne peut pas perdre encore du temps à attendre…
Et il poussa la porte.

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