Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PIÈCE DU CHEMIN DE FER
LA PIÈCE DU CHEMIN DE FER

LA PIÈCE DU CHEMIN DE FER

Loue

J’ouvre les yeux. Depuis combien de temps n’avais-je pas dormi ?

Je crois que j’ai retrouvé l’intégralité de mes forces physiques. Niveau moral par contre, je suis au plus bas. Tim a été emmené par les recruteurs et doit maintenant lutter contre le côté sombre du château. Tandis que Pomme est retournée là d’où elle est venue. Et me voici à nouveau seule. J’ai tout perdu. Et ma joie avec eux.

Comme dans la première pièce. Retour au point de départ. Retour aux sources.

Il y a un mois lorsque les bêtes à la solde du château m’ont relâchée, me laissant perdue au milieu de cet immense château, je ne me souvenais plus de rien. Et quand j’ai retrouvé la mémoire lors de mon passage dans une des pièces, j’ai appris que mes parents étaient morts. Par la faute du château. La seule chose que je peux encore désirer maintenant, c’est me venger. Et retrouver Tim. Pour l’instant je suis seule. Désemparée. Mais bientôt je trouverais des alliés – puisque c’est ce que font toutes les personnes en quête de vengeance – et je reviendrais. Plus forte.

Je ne sais pas quand, ni comment je suis arrivée dans cette pièce mais j’ai dû immédiatement m’y effondrer, à peine la porte franchie et refermée, épuisée de fatigue.

La porte est à ma droite, close. Et le reste de la pièce s’étale à ma gauche et devant moi. Cette salle, elle est digne d’un château moyenâgeux typique. D’un château normal. Sans magie ni créatures bizarres. Sans traîtrises ni alliances. Sans explorateurs ni tueurs. Les murs sont en pierre, le sol dallé, le mobilier en bois. Des cibles de tir sont alignées le long du mur en face de moi. Il y en a sept en tout. Et à la gauche de chacune d’elle se trouve de grosses caisses poussiéreuses. Intrigantes.

La seule chose exceptant la normalité de cette pièce est le chemin de fer qui la traverse fièrement, surgissant de nulle part.

Cet endroit a dû être, autrefois, une salle d’armes. Ou l’est toujours.
Ce qui tombe parfaitement bien car il me faudra apprendre à me battre, un jour ou l’autre. Ou du moins à me défendre, afin de survivre dans ce château.

Je me dirige vers les caisses en bois et ouvre la première. C’est bien des armes. Dans celle-ci se trouve essentiellement des épées. Plus ou moins longues. Et plus ou moins lourdes aussi. Je le remarque en en prenant une, qui manque de peu de me retomber sur les pieds. Je passe au coffre suivant. A l’intérieur se trouvaient des arcs en bois magnifiques, gravés et décorés de runes elfiques. J’en tombe immédiatement sous le charme. Je saisis celui qui me vient sous la main, le plus petit. Il est en bois blanc. Il est merveilleux.

Je passe le reste de la journée – ou peut-être plus, ou peut-être moins – à essayer d’atteindre les cibles de mes flèches. Et l’entraînement porte ses fruits. Pendant ces temps où je tends et retends la corde de mon nouvel arc, des wagons passent à intervalles réguliers, sur le mystérieux chemin de fer, traversant la pièce et repartant je ne sais où.

Et quand je choisis de m’en aller d’ici, sans plus réfléchir, je saute dans un des trois wagons qui arrivent, et je me laisse porter par le mouvement. Et je traverse un mur.

  Autrice : Mià sous le pseudo « Mià »

Partager...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

CHÂTEAU CENT MILLE

GRATUIT
VOIR