Pièce n°1827
Écrite par didou
Je crois que vous commencez à me connaitre.
Je suis quelqu’un de simple, avec des goûts qui le sont autant. Mais je dois avouer qu’il m’arrive parfois, à de très rares exceptions, d’apprécier le pompeux, le théâtral.
Aussi, je dois avouer avoir été agréablement surpris en découvrant la somptueuse bibliothèque qu’abritait le château. Tout en hauteur, elle culmine si haut que ma vue perçante ne peut en distinguer le sommet et ses rayons comportent certains des ouvrages les plus importants qu’il m’a été donné d’admirer.
Vie, règne et divinité de Yubi al-Deus.
À la gloire de Babès le Grand.
Et au firmament, Az Eros l’immortel.
Ah, qu’il m’est doux de parcourir les récits qui ont marqué les univers, inspirés des générations et des générations après elles. Qu’il m’est savoureux de savoir que tous peuvent avoir accès à un tel puits de science.
Je ferme les yeux et l’envie d’écrire une suite à ces ouvrages me titille un instant l’esprit. Je suis toutefois contraint de repousser l’idée. Oh pas que je sois incapable d’affronter les cent mille pièces tout en aiguisant ma plume. Mais j’aime à croire que ma présence ici donnera vie à des histoires et des légendes plus formidables encore que celles que j’ai vécues.
Eh. Altixor le Conquérant redeviendra auteur. Mais uniquement lorsqu’il aura vaincu le château.
Je ne résiste toutefois pas à la tentation de m’emparer de l’un des livres. Par pure nostalgie.
Mais à peine ai-je posé les yeux sur la dédicace que je fronce les sourcils. Au lieu du superbe hommage fait par moi-même pour moi-même se trouve deux mots.
Deux mots que je ne connais que trop bien.
Deux mots que j’ai déjà vus.
Il arrive.
Je tourne la page. Il arrive. Une seconde. Il arrive. Une troisième. Il arrive.
À la quatrième, je réduis en charpie l’ouvrage, une colère sourde faisait battre ma poitrine. Colère qui devint brasier lorsque je découvre qu’il en va de même pour tous mes livres.
Non.
Pour l’ensemble des livres de la bibliothèque.
Tous, du premier au dernier, de l’étagère la plus basse à celle située à des kilomètres et des kilomètres au-dessus de ma tête. Tous répètent en boucle la même phrase.
Il arrive. Il arrive. Il arrive.
Je pousse un long cri de rage, dégaine Mecelsen. Avant de déchiqueter un à un les œuvres de la pièce. Combien de temps ? Combien de temps poursuivis-je mon massacre, combien de jours, de mois, d’années s’écoulèrent avant qu’enfin, je n’arrive au bout de l’infinitésimale collection ?
Trop.
Sans doute suffisamment pour que ma colère résonne dans toutes les pièces du château. Assez en tout cas pour que celui qui ait osé me provoquer tremble de tous ses membres. Assez pour que le message qu’il m’ait adressé s’inverse et devienne la plus dangereuse des menaces à son encontre.
Altixor arrive pour toi.
Et rien ne saurait assouvir sa soif de vengeance.
Aah mais c’est donc pour ça qu’Altixor était un peu ronchon dans la pièce suivante ! Ce il serait donc le Château ? Ou Altixor a-t-il d’autres ennemis ? (Il lui reste quand même environ 99980 pièces à explorer… )
En tout cas cette répétition du « Il arrive. » est dans un style très châteauesque, cette récurrence marche vachement bien.
Haha Altixor a beaucouuuup d’ennemis, faut dire qu’il fait pas grand-chose pour être apprécié ^^
Je sais pas trop quand aura lieu la révélation du « il », j’espère que ça fonctionnera jusqu’au bout. Merci pour ton commentaire !