Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LE COULOIR AUX MURMURES
LE COULOIR AUX MURMURES

LE COULOIR AUX MURMURES

Pièce n°1826
Écrite par Sol'stice
Explorée par Loan

Murmures. Murmures. Murmures qui bruissent autour de moi, là, partout, à mes oreilles, dans ma tête, sous ma peau. Murmures. Murmures qui chantent, des sons sans syllabes, des paroles sans mots. Murmures. Ils me bercent, ils me parlent, dans l’entre-sommeil où je flotte. Ils m’empêchent de sombrer totalement tout en m’enchainant vers le fond, incapable de bouger ou d’ouvrir les yeux. Pourtant je bouge. Des mains, qui m’accrochent, qui m’agrippent, qui me portent et me tirent. Elles attrapent mes bras, serrent leurs poings sur mes vêtements, nouent leurs doigts dans mes cheveux. Leurs peaux sont tièdes. Douces. Rugueuses. Murmures. Murmurent contre la mienne. À leur gré, je voyage, au fil de leurs pas, multitude. M’ont-ils trouvé, ramassé, dans les escaliers ? Je n’aurais pas dû m’asseoir et m’assoupir. Murmures. Où m’emmènent-ils ? Ailleurs. Loin ? Là où vont les murmures ? Murmures qui délitent mes pensées, qui noient le danger que je devrais ressentir. Murmures qui font taire les signaux d’alarme de mon instinct, qui adoucissant les arêtes de mon jugement. Je les écoute, je les respire, je m’y perds. Murmures. Qui sont-ils ? Parlent-ils la langue qui était écrite sur les murs ? Murmures ? Les questions tournoient dans l’océan doucereux de mon esprit, s’y délavent, à peine formulées déjà oubliées. Je pourrais oublier aussi, qui je suis, que j’existe, perdu dans les murmures, avec assez de temps. Est ce que tout cela dure depuis des heures ? Des jours ? Ou quelques secondes ? Les murmures semblent m’inciter à me taire, à arrêter de lutter. Ils me cajolent, m’enveloppent. Murmures. M’invitent à m’y dissoudre. Murmures.

Partager...

Un commentaire

  1. J’adore le style du texte et le côté poétique, hypnotique qui s’en dégage. Comme Loan, on est happé par tous ces murmures, sans jamais savoir s’ils représentent une menace ou s’ils sont amis. Vraiment une (re)lecture agréable !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

CHÂTEAU CENT MILLE PIECES

GRATUIT
VOIR