Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA DEUXIEME PIÈCE ou LA PIÈCE DE L’ENFANT DE LUMIERE
LA DEUXIEME PIÈCE ou LA PIÈCE DE L’ENFANT DE LUMIERE

LA DEUXIEME PIÈCE ou LA PIÈCE DE L’ENFANT DE LUMIERE

Pièce n°54
Écrite par Ailes d'Anges (Aile 1)
Explorée par Adélaïsérika

Ou la pièce où une ampoule a enfanté d’un petit être.

Vous voulez la suite de mon histoire ? Souvenez-vous que ma première pièce m’avait laissé à demi-folle, hantée par les cris des Dragons des Temps Perdus, massacrés sous mes yeux. N’avais-je pas dit que la première pièce avait une importance inimaginable ? C’était en effet le cas. La première pièce ne m’avait pas laissé indemne, et le reste du château n’allait pas être de reste…
J’étais recroquevillée sur le sol, encore sous le choc du spectacle effroyable qui venait de se dérouler sous mes yeux. Heureusement que cette pièce ne voulait pas ma mort, car j’étais alors incapable de me ressaisir et la grande faucheuse aurait pu facilement m’emporter. Quand mes sanglots se tarirent et que mon corps se détendit enfin, quand les cris me laissèrent un peu de repos, je pus me redresser sur les coudes pour détailler le lieu qui m’avait accueillit.
Il s’agissait d’une pièce de taille moindre –j’entends par là qu’il était possible d’en distinguer les limites et que celles-ci la réduisait à une pièce que l’on peut communément trouver dans une maison. Au centre de celle-ci, une table en bois. Une maigre ampoule nue se balançait au plafond, malheureusement éteinte. Un raid de lumière provenant des interstices des volets me permettait de distinguer la pièce en son ensemble, mais pas dans ses détails. Ma curiosité et ma combativité reprenant le dessus, je me relève lentement, prenant appui sur le mur. Mes yeux s’habituant à l’obscurité, j’aperçus des placards aux murs et un grand rectangle se découpant dans le mur situé à ma droite. Une porte. A côté d’elle, un petit rectangle blanc attira mon attention : un interrupteur. Prenant toujours appui contre le mur, je m’avançai jusqu’à celui-ci et, du bout des doigts, enfonça le bouton de plastique.
Ce fut d’abord une lueur tremblotante qui apparut dans l’ampoule, m’éblouissant. Je fermai aussi sec mes yeux fragiles. Malgré la barrière de mes paupières, je compris que la lumière enflait. Quand je peux enfin les ouvrir sans souffrir, je découvris que la lumière qui s’était échappée de l’ampoule formait un petit personnage lumineux. Oui, vous avez bien compris, un petit personnage lumineux, encore rattaché à l’ampoule par un fin cordon. L’individu enfla jusqu’à atteindre la taille d’un enfant de quatre ans, puis il se détacha et tomba sur le sol. Des cheveux bleus entouraient son visage, bien sûr lumineux. Il gardait les yeux fermés. Les traits de son visage étaient très fins. Un linge orange lui tenait lieu d’habit. Il semblait dormir.
L’ampoule s’éteignit d’elle-même après cet acte plutôt surprenant. Je ne savais pas quoi faire. J’en avais oublié la porte qui se dressait derrière moi. Mon estomac se rappelant à moi d’une façon bruyante, je décidai de regarder dans les placards si je ne pouvais pas trouver quelque chose pour le contenter. Malheureusement, ceux-ci étaient vides. Mais cette activité m’ayant occupé, j’oubliai de surveiller le petit bonhomme lumineux qui reposait sur le sol. D’ailleurs, j’étais totalement incapable de donner la consistance de ce dernier. Après avoir vérifié l’immobilité de l’autre être vivant à être présent dans cette pièce, je m’accroupis et posai ma main sur la surface plane. Elle était très légèrement souple, un peu tiède, même si je soupçonnais que cette chaleur provenait de l’individu. Après avoir sentit, tâté, goûté, je ne pus que supposer qu’il s’agissait d’un enduit, et qu’il contenait de la poudre de corne d’oiseaux solaires et de la sève de chêne.
Comme l’enfant dormait encore, je fis le tour de la pièce, lentement, avant de me retrouver face à la porte. Je posai la main sur la poignée et la tournai. Le battant pivota sans peine. Tandis que je sortais, il me sembla sentir quelque chose dans mon dos. Mais quand je me retournais, la porte se refermait déjà et rien ne me semblait étrange dans la pièce.
Ce fut quand le battant cacha intégralement la pièce que je me rappelai que je n’avais pas vu l’enfant de lumière lors de mon dernier regard….

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