Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA COUR DU CHEMIN
LA COUR DU CHEMIN

LA COUR DU CHEMIN

La Chatte qui Pêche as Poussière d’Étoile, aventurière lilliputienne (anciennement La Chatte qui Pêche)

Une fois avoir refermé la porte de la pièce, je soupirai de soulagement. Quelle chose horrible, que cette Créature! Par précaution, je collai mon oreille à la porte. On entendait encore des bruits de succion, mais qui s’éloignaient de plus en plus.

« C’est bon, elle est partie! » j’annonçai à mes compagnons. Om comme moi-même était recouvert d’une épaisse couche gélatineuse, et Esprit était encore plus pâle que d’habitude. A mon annonce, ils semblèrent se détendre un peu.

« Tout de même, dit mon amie, je ne pensais pas que le Château pouvait abriter une Créature pareille! Elle était vraiment énorme, aux moins neuf mètres de haut! Et avec des dizaines de tentacules dégoûtantes! »

« Mais non, répliqua Om, cette chose n’était pas aussi grande que ça. Elle ressemblait plutôt à un long vers blanc et gélatineux. Et je n’ai pas vu de tentacules! »

« Mais si c’est comme ça qu’elle t’a presque mangé! »

Ils commencèrent à se chamailler sur l’aspect de la Créature. Quant’ à moi, j’avais eu l’impression de voir une sorte de gros crapaud transparent. C’était étrange, on avait tous des souvenirs différents…

Tout à coup, mon regard fut attiré par quelque chose au centre de la pièce. Jusqu’à présent, je n’avais guère prêté attention à l’endroit où on était arrivés. C’était en fait une cour spacieuse, mais fermée. Un peu de lumière filtrait de quelques minces ouvertures dans le murs et sur le plafond. S’élevant au milieu de cette cour, un grand sapin nous surplombait. Il était…identique à ceux de ma forêt natale. Les larmes aux yeux, je m’y approchai. L’écorce avait une texture familière sous mes doigts. J’emplis mes poumons de l’odeur, si particulière, qui se dégageait du tronc et qui m’avait tant manqué. Il semblait vivant, même si je ne comprenais pas comment c’était possible avec si peu de lumière. Je levai les yeux vers la cime de l’arbre. Presque tout en haut, immergée dans le vert des aiguilles, il y avait une sorte de fente dans le bois, comme si quelqu’un avait voulu y découper une porte. En forçant la vue, on pouvait distinguer une feuille blanche accrochée à côté de la porte. Je commençai à sentir des fourmillements dans les doigts. Il FALLAIT que je grimpe là-haut, j’éprouvais l’envie irrésistible de le faire. Sans réfléchir, je débutai l’ascension. En contrebas, Esprit et Om avaient arrêté leur dispute.

« Qu’est-ce que tu fais? » hurla mon compagnon. Je ne lui répondis pas. J’étais trop occupée à sentir à nouveau la joie de monter vers le ciel (même si je ne le voyais pas ici) et de sauter de branche en branche, comme si je n’avais plus de poids. Seulement quand je fus arrivée à mi-chemin, je m’aperçus que mes amis avaient décidé de me suivre. Ara portait Om et Esprit s’élevait lentement dans les airs. Je les regardai un instant, puis continuai mon ascension. Chaque centimètre me rapprochait de mon but. Je ne pouvais pas ralentir.

Enfin, je parvins sur une mince branche, essoufflée, les doigts en sang. Devant moi, taillée à même le tronc, la porte que j’avais vue d’en bas. Elle aurait ressemblé plus à un trou si ce n’était pour sa forme en arc, et les runes incises qui décoraient son contour. J’essayai de les déchiffrer, sans succès, car je ne connaissais pas la langue dans laquelle elles avaient été écrites. J’allongeai ma main vers la feuille pliée qui était collée avec de la résine à côté de la porte. Je la dépliai avec précaution. Une phrase avait été griffonnée au crayon: Le chemin pour trouver ce que tu cherches passe par là. Et une flèche indiquait la direction de la porte. Je souris de soulagement. Finalement une chose bonne depuis que j’étais entrée dans ce Château! Car, sans doute, la phrase se référait à mon nom oublié. Je regardai les ténèbres que faisait voir l’ouverture. Si c’était pour retrouver mon prénom, j’étais prête à faire quoi que ce soit. Et je m’y engouffrai. Derrière moi, j’entendis mes compagnons faire de même.

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