Pièce n°1839
Écrite par didou
Explorée par Altixor
Allons donc.
Où est-ce que j’ai encore atterri ?
Je jette un œil autour de moi et fronce les sourcils en découvrant une pièce au carrelage bicolore, blanc et noir. Sur chacune des dalles se tient une personne — un aventurier ? — portant des vêtements aux mêmes teintes que le sol.
L’un d’entre eux, le plus proche de moi, brandit une lance. Je souris. Voilà un langage que je peux comprendre. Sans Mecelsen, je prépare mes poings et m’approche d’un pas.
— Oyh. Quel est cet endroit ? Et qu’est-ce que vous attendez tou…
— HALTE LÀ ! tonne une voix du plafond. Ce déplacement n’est pas autorisé !
— Que…
À peine ai-je le temps d’ouvrir la bouche qu’une force irrésistible me pousse en arrière. Les yeux écarquillés, je suis ramené sur la dalle blanche que je viens de quitter tandis que l’autre imbécile au-dessus de moi hurle toujours :
— Un pion ne peut se déplacer que d’une case en avant ! C’est pourtant pas difficile à comprendre.
Je sens une veine palpiter sur mon front en même temps qu’une colère froide s’empare de mon corps. Où ? Où se trouve l’insolent que je le décapite sur le champ ?
Je lève les yeux vers le ciel et grogne.
Le plafond n’est qu’une épaisse paroi de bois à laquelle est accrochée deux énormes haut-parleurs. Evidemment. L’autre préfère se cacher plutôt que de m’affronter en face.
Qu’à cela ne tienne. D’autres paieront à sa place.
Déjà, je lève mon bras et l’abats sur le lancier à ma droite. Mais un mur invisible me renvoie mon coup et je pousse un juron lorsque le choc se répercute dans tout mon corps. Posséder une force sans pareille a parfois des inconvénients…
— Tu comprends vraiment rien à ce qu’il se passe, hein ? souffle celui qui aurait dû être ma victime. On est dans le même camp. Et un pion ne peut pas aller sur le côté.
— Un pion, neh ?
Tant pis pour le mur invisible. Il ne sera pas dit qu’Altixor le conquérant se sera laissé insulter. Je frappe et frappe de nouveau, grimace de douleur tandis que les impacts remontent jusqu’à ma mâchoire et me laissent un goût de sang dans la bouche.
— J’en ai assez, ce type est idiot, maugrée la voix au plafond. Fou en B4.
Je me détourne de ma tâche et souris tandis qu’un type en habits de bouffon s’approche de moi par la diagonale. Bien. Enfin un combat. Du moins si on peut appeler combat une confrontation entre Yubi al-Deus, Az Eros l’immortel, Babès le Grand et un vulgaire clown sans arme.
Je me mets en garde. M’apprête à trancher.
Mais l’autre traverse mon poing comme si elle n’existait pas. L’instant d’après, ma vision se brouille et je me sens glisser dans les ténèbres.
J’adore cette partie d’échec contrainte ! C’est très drôle et aussi très visuel, j’imagine super bien la scène.