LE SAS DE SÉCURITÉ
LE SAS DE SÉCURITÉ

LE SAS DE SÉCURITÉ

Pièce n°2054
Écrite par Sol'stice
Explorée par Oscar C. T. Obre

Pièce du Casteltober 2025 - Jour 11 : ébullition

 Nous sommes désagréablement accueillis par les éclats de voix d’un homme. Il est trop occupé à insulter l’officier présent dans la guérite latérale pour faire attention à notre présence. Coincé entre les deux vitres du sas, il postillonne en s’étouffant sur les mots qu’il hurle, un doigt dressé en menace. Les réponses de l’officier restent professionnelles et calmes à travers les hauts-parleurs situés dans les coins de la pièce :
 — Je suis navré, mais je ne peux pas vous ouvrir si vous ne présentez pas l’accréditation adéquate.
 — C’EST INADMISSIBLE ! VOUS N’ÊTES QU’UNE RACLURE DE VOMI DE ZOMBIE ! OUVREZ-MOI OU JE VAIS VOUS FAIRE VIRER ! VOUS M’ENTENDEZ ?!
 — Calmez-vous, monsieur, ou je vais devoir appeler la sécurité.
 — LA SÉCURITÉ ? VOUS SAVEZ OÙ VOUS POUVEZ VOUS LA METTRE, LA SÉCU…
 — Bon, ça suffit.
 L’annonce, nette bien que légèrement excédée, précède le déclenchement d’une alarme. Les lumières se mettent à clignoter et une sirène, sourde sans être assourdissante, rend l’élément perturbateur muet. Je me désole que celui dont j’ai la charge doive assister à un tel déboire. La porte par laquelle nous sommes entrés s’ouvre dans notre dos et livre le passage à sept Contrôleurs. Je fais signe à celui dont j’ai la garde de se décaler contre le mur afin de les laisser passer. Moi-même, je suis peu à l’aise face à ces individus en costume noir. Je ne suis pas du genre à croire les ragots, mais beaucoup de choses se racontent sur eux et il est de bon ton de ne pas se fâcher avec eux. À leurs ceintures sont pendus des talkie-walkies qui crachotent sans discontinuer. Depuis sa guérite, l’officier leur ouvre la vitre qui les sépare de l’élément perturbateur dont ils s’emparent. Le visage de ce dernier est écarlate, il semble bouillonner de l’intérieur. De manière inutile et fort peu digne, il rue, invective, nous postillonne dessus quand il se fait traîner d’autorité vers la sortie. Ses yeux sont exorbités lorsqu’ils se posent sur celui dont j’ai la garde.
 — MOI, JE PEUX PAS PASSER, MAIS L’ÂME EN PEINE, Y’A AUCUN SOUCI ? C’EST…
 Le reste de sa phrase se perd derrière la porte qui se referme avant que je ne puisse le remettre à sa place.
 — Herm… Si vous voulez bien avancer. Et… je suis désolé pour la gêne occasionnée.
 — Vous n’y êtes pour rien, mon brave. Tenez.
 Une fois placés entre les deux vitres, celle derrière nous se referme et je présente à la guérite le badge à ma poitrine ainsi que le laissez-passer A-38.
 — Tout est en règle. Merci beaucoup, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne journée.
 Je salue l’officier et passe la seconde vitre qui s’ouvre, droit vers la porte de sortie.

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