LA PIÈCE DU RÉVEIL
LA PIÈCE DU RÉVEIL

LA PIÈCE DU RÉVEIL

Pièce n°1780
Écrite par Aztran Maist

Mon matelas est froid, vraiment froid. Et, dure ? Je tends ma main pour allumer ma lampe de chevet. Mais je ne trouve qu’un sol froid et dur, en pierre. “Qu’es que?”.

J’ouvre les yeux. Ce n’est pas ma chambre. Le plafond est haut, vraiment haut “où suis-je?”. Je me relève et m’assoie sur le sol de pierre. Tout autour de moi, s’étend une grande – grande – pièce, éclairée faiblement par d’étroites fenêtres encastrées sur le côté droit de la pièce – enfin, vue de ma position évidemment, elle pourrait être à gauche, en face ou derrière. 

Tous les murs de la pièce sont ornés de magnifiques sculptures indescriptibles, organiques, n’ayant rien d’humain ou d’animal que je connaisse. Je me lève. Tourne sur moi même pour admirer ces magnifiques ornements ne laissant aucune place sur les murs hauts et larges, pas un simple vide. Mais alors que j’étais subjugué par ces gravures mystiques, je vis une porte à quelques pas de distance. La pièce est certes magnifique, mais peut-être devrais-je la quitter car elle ne me dit pas où je suis, ni comment je suis arrivé là, ni pourquoi je suis là, ni…qui je suis.

“Qui suis-je ?”.

Je…oui. Enfin…mais. 

Je suis qui? C’est ça la principale question. Étant tellement perturbé et éberlué par la pièce et la magnificence de ses sculptures j’en avais oublié cette question primordiale. 

Je regarde ce que je porte. Un pantalons et une veste noir, taillé à l’italienne, ainsi qu’une chemise blanche. Des chaussures de ville, couverte de boue encore fraîche. Et, à ma ceinture, un holster, vide. Je tâtonne mes poches et fini par trouver un petit porte document dans ma poche droite. Je l’ouvris. Sur la partie haute se trouvait un insigne: Police du Comté d’Arkham. En bas, sur la gauche, se trouvait une photo, je mit reconnu, coiffé d’un borsalino italien noir au bandeau beige, à droite était écrit: Adam Pinkman, inspecteur du comté de police d’Arkham

Ça me revenait. Oui, c’était ça. Je suis inspecteur dans la ville d’Arkham – si vous ne l’aviez pas compris. J’étais chargé d’une enquête commune à tout le sud de la Nouvelle Angleterre, de Boston a Providence, sur plusieurs disparitions ayant eu lieux dans la région. Je me rappelais m’être rendu dans une forêt non loin de la ville pour enquêter, je crois que ma piste me menait vers une maison reculée, mais quelle piste? J’étais entré dans la forêt et puis…je ne sais plus. Mes souvenirs s’arrêtent là, et restent tout de même fragmentés.

Une réponse à une question, je savais qui j’étais, mais d’autres venaient s’ajouter. Peut être que ma poche gauche m’offrira d’autres réponses. Déception. Un simple porte monnaie dans lequel se trouvait une pauvre pièce de 50 cents¹.

Me voilà bien avancé. Si il y avait un cinéma j’aurais pu m’y offrir une place².

Enfin, si je voulais en savoir plus, il faudrait que je sorte d’ici. Ainsi je me dirige vers la porte. Elle n’était qu’à quelques pas de distance. Oui. A quelques pas de distance. Alors pourquoi cela faisait bien cinq minutes que je marchais. Je me suis retourné et j’ai vu que la pièce s’était allongée, grandement “Je? Comment?” Je fit demi-tour et en seulement quelques pas je suis arrivé au mur arrière. Je me suis retourné, j’ai regardé la porte et eu la sensation qu’elle me narguait. 

Bien. Des murs recouverts de sculptures étranges, des distances changeantes, illogiques. Où ai-je atterri?

Soudain, une sensation de froid m’envahit et je me suis retrouvé propulsé à grande vitesse vers la porte. Je me la prit de plein fouet et mon nez s’éclata dessus. Je tombai à genoux, quelques gouttes de sang vinrent parsemer les dalles de pierre. Un peu sonné, je me relevais en m’appuyant sur la porte. Et, j’eu l’impression qu’un rire moqueur retentit derrière celle-ci.

Après avoir repris mes esprits, j’agrippe la poignée, elle est glacée. Un moment d’hésitation, puis, je la baisse et ouvre la porte.

 

 

¹avec calcul de l’inflation cela revient à 9.22 $ aujourd’hui.

²D’après un lettre de Lovecraft datée de 1927, à Providence une place de cinéma coûtait 50 cents.

Auteur-ice : Aztran Maist

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7 commentaires

  1. Très cool, cette pièce ! Ravie que le Château compte un nouvel inspecteur, il est plus que nécessaire de mener l’enquête sur la nature de ce lieu… mais la distorsion de l’espace de cette première pièce ne laisse rien présager de bon.

    Bienvenue dans cette aventure ! 🙂

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