Tout au bout du bord de l’extrême, derrière les dernières montagnes du Monde, s’élève le Château des 100 000 pièces Les murailles, et les tours et les étages de ce palais s’élèvent, à ce qu’il vous paraît, bien au-delà des nuages, au-dessus des cimes.
LA PLAGE, LE SAGE
LA PLAGE, LE SAGE

LA PLAGE, LE SAGE

Pièce n°1786
Écrite par Aztran Maist

Après avoir ouvert la porte s’étendit devant moi une longue plage de sable gris. Je pose un pied sur ledit sable. Il s’enfonce légèrement. Je pose l’autre et passe la porte. Celle-ci se referme et disparaît. 

Je me retrouve donc sur cette plage à perte de vue. Sur ma droite une mer d’un bleu profond s’étendant à l’infini. Sur ma gauche une immense falaise de roche noir, de plusieur dizaines de pieds de hauteur, impossible à escalader. Et enfin, un ciel jaune – presque doré –, sans soleil.

“Où ai-je atterri?”. D’abord je me réveille dans une salle des plus bizarroïde, puis en passant une simple porte je me retrouve dans un monde étrange – porte s’étant volatilisé, ne laissant de trace de la pièce aux sculptures. 

Une légère brise salé venait me caresser le visage. Une odeur me rappelant les côtes de Rhode Island et du Massachusetts.

Mais surtout, j’avais soif et faim. Surtout soif. Ironie que l’homme puisse se trouver face à une étendue d’eau sans pouvoir la boire. 

En scrutant autour de moi j’aperçus une fine colonne de fumée au loin. Bien. Il y avait de la vie – que j’espère ne pas être hostile, mais bon, si je n’y vais pas je finirais par mourir de soif, autant y aller.

Je me mit à marcher en direction de la fumée, la sensation du pas sur le sable n’était pas des plus désagréable, mais les grains entrant dans mes chaussures me démangeait, de plus ils restaient collés dû à la boue fraîche.

Après je dirais une demie heure de marche j’arrivais en vu du feu. Le foyer était sous un arbre, planté seul dans cet océan de grains gris. A côté de lui s’était dessinée une ombre que j’apercevais de plus en plus alors que je me rapprochais. Je l’avais d’abord prise pour une pierre difforme mais je me rendis compte qu’il s’agissait d’une grotesque créature humanoïde. 

Sa peau était tachetée de gris; de vert; de violet; de bleu foncé. Sa tête était disproportionnée par rapport à son corps voûté, presque renfermé sur lui-même. Un des ses yeux était trop grand et se trouvait presque au niveau de son front – si on arrivait à distinguer celui-ci de sa tête chauve –, l’autre, bien trop petit, au niveau de sa joue, était d’un blanc laiteux. Sa bouche était bien trop grande et mince, sans lèvre, se dessinant d’une oreille à l’autre – enfin, une des ses oreilles était sur sa joue, à côté de son plus petit œil, l’autre aurait sûrement était à la bonne place si ce visage avait été normalement constitué, de ce fait elle était distordu –, il affichait un sourir aux dents pourri et manquantes. Son nez partait de son front et se collait au centre de sa bouche en effectuant de nombreux angles anormaux. Cet être se tenait là, près du feu, soutenu par un canne d’un bois doré, gravé d’ornements semblable aux sculptures de la Salle.

Je m’arrêta devant lui. Il regardait dans le vide. Soudain son énorme œil, dont l’iris est violet, se braqua sur moi, et son sourire immonde s’élargit.

《Ah! Voyageur, te voilà enfin, je me lassé d’attendre ta venue. Sa voix était profonde et caverneuse. Eh bien? Quelle tête tu fais, tu ne te rappelles pas de moi? 

》Ah! Je vois. Cet idiot de Masqué t’a envoyé sans t’avoir rendu tes vrais souvenirs. Vraiment je me demande pourquoi il a été choisi pour être notre émissaire? Peut être car il a tué Nyarlathotep et pris sa place? Sûrement ça. Enfin, ce n’est qu’un détail cher Voyageur, au moins tu dois sûrement avoir une idée de ce que tu fais ici》

Je le regardais éberlué. J’ai ouvert et fermé ma bouche quelque fois avant de prendre la parole.

《Heu… je ne savais même pas qui j’étais quand je suis arrivé ici. Et comment je suis arrivé ici? Et quel est cet endroit ? Qui est le Masqué? Et vous êtes qui?

— Hum. Je vois, cet idiot à vraiment bâclé le travail. Je ne peux répondre à certaines de tes questions car je te mettrais en péril – mentalement parlant. Mais ne te rappelle tu même pas de la Maison et du Masqué? Je pense que cela va te revenir. Et pour répondre à ta dernière question, on m’appelle le Sage. Je t’ai guidé de nombreuses fois》

Son sourire s’agrandit encore plus, on aurait dit que chaque extrémité de sa bouche allait se rejoindre à l’arrière de son crâne.

Puis il reprit 

《Bien, nous ferons avec. Ton nouveau voyage commence ici – façon de parler “ici” ne veut rien…ici – Tu va devoir passer de nombreuses portes pour atteindre les Montagnes Miroires qui te mèneront à prendre ta vrais nature

Il avait élevé la voix lors de la dernière phrase pour prendre un air héroïque, je me serais cru être un héros bidon dans un numéro de Weird Tales.

Et avant que je puisse prendre la parole il répartit dans ses inepties.

《Tu trouveras un sac au pied de l’arbre, des provisions et du matériel pour ton long voyage, rends toi plus loin sur la plage, tu trouveras une porte de pierre, elle t’amènera vers les Montagnes Miroires. Sur ce, je pars. Bon voyage Voyageur – que suis-je drôle》

Et il s’éloigna en ricanant. Enfonçant sa canne dans le sable. Il se dirigea vers une fissure dans la falaise. Je me mit à le suivre mais malgré sa masse il me distançait de façon remarquable. Après qu’il fut entré dans la fissure celle-ci commença à se fermée, la roche noir s’étendant dans le vide. Quand j’arrivai devant il n’en restait rien. Comme si elle n’avait jamais été là.

“Qu’es que c’est que ce foutoir ? C’était quoi ça?”

Je suis resté éberlué pendant quelques minutes devant la falaise. “Bon, fait ce que ce truc, cette chose, te dit de faire, peut être que tu pourras sortir d’ici.”

De ce fait, je me rendis au pied de l’arbre et y vit une besace. Je l’ouvris, deux bouteilles d’eau, une de whisky¹ – intéressant –, du pain, rassis, quelque tranche de bœuf séché enroulé dans un torchon, un zippo, une boîte de vingt cigarettes et, oh! Une boîte de haricots rouges, quel bonheur². Et, mon borsalino italien que je m’empresse de mettre.

Bien, j’étais près à partir. Je me mets donc en route.

“Le c** il avait pas dit que c’était aussi loin”

Cela faisait bien une heure et demie que je marchais. J’avais déjà presque vidé ma première bouteille d’eau, et je ne vais sûrement pas la remplir d’eau de mer, j’espère au moins qu’il y aura une source aux montagnes – normalement oui, mais dans ce monde je m’attends à tout.

Enfin j’arrivais devant la porte de pierre, que j’avais presque raté car elle était de même couleur que la falaise et ne présentait pas de poignée.

Bien. Une petite pose. Hop, une gorgée d’eau. 

“Aller, on y va”

Je pousse la porte et entre dans une pièce…

 

 

¹L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Buvez avec modération (ou pas du tout c’est mieux)

²Les haricots rouges en conserve faisaient la gloire de tout le sud de la Nouvelle Angleterre de la fin du XXème et au début début du XXème siècle (et encore aujourd’hui).

 

PS: La publication des chapitres suivants se fera tous les week-ends. Et possiblement les mercredis.

 

Auteur : Aztran Maist

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2 commentaires

  1. Très très cool, cette plage ! On perçoit déjà tout un univers prêt à être développé, c’est fort.
    J’adore ta pratique des notes (je pense que tu es le premier – ou du moins un des rares – à l’utiliser dans le château), assez originale en fiction, qui donne ce petit recul sur ce qui se produit dans ta narration.

    Hâte de lire la suite ! 🙂

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